Jean Baret ou la vie trademarkée : un entretien

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À l’heure où le Bélial’ annonce la parution du roman BonheurTM – une claque à s’en faire péter les plombages disponible chez nos camarades libraires à compter du 13 septembre –, tandis que le numéro 91 de Bifrost propose un avant-goût audit bouquin dans son sommaire d’été « spécial fictions », l’idée nous a pris d’échanger avec l’auteur de la claque en question, à savoir Jean Baret, nouveau venu (ou presque) dans le landerneau de la SFF, un quasi inconnu qui, gageons-le, ne le restera pas longtemps… Vous cherchiez l’improbable rejeton de K. W. Jeter et Phil Dick ? Le croisement littéraire de Palahniuk et du Jack Barron de Norman Spinrad ? Stoppez tout, on l’a déniché. Il se trouve qu’il est français. Avocat. Et qu’il a des bras gros comme les cuisses de notre rédac’chef chauve préféré…

À l’heure où le Bélial’ annonce la parution du roman BonheurTM – une claque à s’en faire péter les plombages disponible chez nos camarades libraires à compter du 13 septembre –, tandis que le numéro 91 de Bifrost propose un avant-goût audit bouquin dans son sommaire d’été « spécial fictions », l’idée nous a pris d’échanger avec l’auteur de la claque en question, à savoir Jean Baret, nouveau venu (ou presque) dans le landerneau de la SFF, un quasi inconnu qui, gageons-le, ne le restera pas longtemps… Vous cherchiez l’improbable rejeton de K. W. Jeter et Phil Dick ? Le croisement littéraire de Palahniuk et du Jack Barron de Norman Spinrad ? Stoppez tout, on l’a déniché. Il se trouve qu’il est français. Avocat. Et qu’il a des bras gros comme les cuisses de notre rédac’chef chauve préféré…
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Photo © Yann Texier

BonheurTM paraît en septembre prochain aux éditions du Bélial’, alors que tu figures en ce moment même au sommaire du Bifrost 91 avec une nouvelle qu’on pourrait finalement considérer comme une manière d’introduction/présentation de ton roman. Peux-tu nous parler un peu de toi, de ton parcours personnel et professionnel, histoire qu’on te connaisse un peu mieux ?

Je suis né à Marseille, j’ai passé mon enfance dans les univers imaginaires (livres dont vous êtes le héros, AD&D, Marvel comics, Amstrad/Amiga…) J’ai fait des études de droit jusqu’à la thèse (les enjeux juridiques d’une anthropologie économique). J’écris des romans depuis cette période. Puis j’ai fait ce que je m’étais promis de ne pas faire : je suis devenu avocat, comme mon père…

Je vis à Paris depuis près de vingt ans. Je fais beaucoup de sport, et je continue de fréquenter assidûment les univers imaginaires.

Du sport… De la musculation, c’est ça ? Comme un des personnages de ton roman ?

Exactement ! C’est que j’ai été adolescent dans les années 80, et les années 80 m’ont grillé le cerveau ! Quand on y pense, c’était une décennie hyper riche : les jeux de rôle, en France en tous les cas, se sont démocratisés à cette période, tout comme les jeux vidéo et les comics, et c’est aussi à cette période que les action movies sont apparus, mettant en scène des héros aux corps bodybuildés extraordinaires. Schwarzenegger et Stallone avaient des corps hors norme, finalement assez proches de ceux des héros de comics. Ils tranchaient radicalement avec l’incarnation précédente de la masculinité au cinéma, plutôt représentée par des John Wayne ou des Clint Eastwood. Le corps devenait le symbole de l’héroïsme. Et puis ils représentaient des valeurs typiques de cette époque (le no pain, no gain, tellement différent de la mentalité d’aujourd’hui). Alors, je m’y suis mis aussi, avec l’espoir de devenir la meilleure version de moi-même, avec la naïveté et l’enthousiasme de la jeunesse. Et je n’ai jamais arrêté. Bilan : ces 15 dernières années, j’ai pris 25 kilos de muscles !

Mon rapport à la musculation, dans les romans, est différent. Un de mes héros est en effet un bodybuilder, mais je traite cette question sous deux angles différents : celui de l’addiction à la consommation (de pilules en tout genre), et celui de la transformation du corps. Dans la société de BonheurTM, tous les citoyens ont le droit absolu de se remodeler. Notre corps peut se concevoir comme notre premier produit de consommation. Changeons-le, changeons de sexe, de couleur de peau, de masse musculaire, comme on change de tee-shirt. Tout est marchandise.

Je dois avouer que lorsque j’ai découvert BonheurTM, j’ignorais totalement que tu avais déjà publié plusieurs romans, et même quelques nouvelles, il me semble… Tu peux nous parler de ton parcours d’auteur avant ton arrivée au Bélial’ ?

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J’ai commencé à écrire de l’heroic fantasy, puis de la science fiction, pour finalement m’atteler à des romans d’anticipation sociale, qui est un genre en soi à mon sens, avec en guise de références des auteurs comme Chuck Palahniuk (Fight Club, bien entendu) ou encore Bret Easton Ellis (American Psycho, évidemment), des récits qui mettent en scène des personnages contemporains bien établis dans la société, personnages qui, à un moment donné de leur vie, dérapent complètement. L’objet de ces récits est bien sûr de mettre en scène une critique sociale féroce. Les éditions Apopsix ont publié six de mes romans dans ce registre. En parallèle, je répondais à des appels à texte d’éditeurs qui souhaitaient publier des nouvelles sur un thème particulier, et une dizaine de mes textes se sont ainsi retrouvés dans des recueils et anthologies diverses. J’aime bien travailler sous la contrainte d’un thème. Enfin, je suis un jour tombé sur un livre du philosophe Dany-Robert Dufour (Le Délire occidental) qui m’a tellement plu que j’ai ressenti un besoin viscéral de revenir à la SF pure souche pour mettre en scène les dérives de la société qu’il décrit. J’ai lu tous ses bouquins — j’ai même eu la chance de le rencontrer –, et chacun d’eux m’inspire un roman de SF différent. Comme c’est un homme très productif, je me suis lancé dans une veine SF qui n’est pas prête de s’épuiser !

BonheurTM est un roman stupéfiant. Il foisonne littéralement d’idées science-fictives, au point d’en acquérir une dimension syncrétique ébouriffante. C’est aussi un énorme coup de pied au cul de la bien pensance, un récit résolument politique, à mon sens, parce qu’en prise totale avec notre monde en dépit (grâce ?) de ses outrances, et en même temps traversé par une énergie proprement électrique. En le lisant, j’ai effectivement pensé au Palahniuk de Fight Club, mais aussi, par certains côtés, au Dick de Ubik, au Transmetropolitan, le graphic novel déglingué de Warren Ellis et Darick Robertson, ou encore à Jack Barron et l’éternité de Norman Spinrad. Ce genre de références te parle, ou je suis complètement à côté de la plaque ?

Ces références me parlent tout particulièrement, tu n’es pas du tout à côté de la plaque ! Il se trouve que, pour la première fois, dans un de mes livres, l’univers (et plus précisément la ville où se situe l’action) est un personnage du roman. Pour ne pas dire le personnage principal. Habituellement, et notamment dans les romans d’anticipation sociale, la société constitue un cadre pour l’action, à la limite, un reflet de ce qui ne va pas chez le ou les personnages. Alors que dans BonheurTM, la société, avec sa démesure, tient un discours qui lui est propre, et qui n’est pas celui des autres personnages. De par la façon dont la folie des hommes s’exerce en son sein, elle véhicule un message. La ville n’est pas un simple cadre (comme c’est plutôt le cas pour Transmetropolitan, par exemple). Elle parle de nous. Mais c’est tout le principe de la SF : décaler une problématique contemporaine dans le temps, pour pousser jusqu’au bout sa logique.

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Comment décrirais-tu la problématique en question, justement ?

Comme beaucoup de gens, je ressens intuitivement que notre société souffre d’un mal profond. Je ne parle pas des crises économiques, mais d’un mal plus enraciné, quasiment ontologique. Je précise que je ne suis pas un anarchiste qui honnit systématiquement toute forme de contrôle gouvernemental. Je sais que la société est un objet pluridimensionnel qui s’apprécie différemment selon l’angle par lequel on l’analyse, et aussi selon notre position d’observateur. Comme disait Coluche : « Il y aura des hommes blancs, il y aura des hommes noirs, il y aura des hommes grands, il y aura des hommes petits, il y aura des hommes beaux et il y aura des hommes moches, et tous seront égaux, mais pour ceux qui seront noirs, petits et moches, ce sera très dur . » Tout ça pour dire que, pris sous un certain angle et pour certains observateurs, notre société est formidable. Mais je sentais cependant qu’un vice intrinsèque à notre société la condamnait à une forme de pourriture. Et c’est en lisant Le Délire occidental de Robert-Dany Dufour que j’ai pu mettre un nom à ce vice – la pléonexie – et un visage — celui de Bernard Mandeville. La pléonexie, c’est le désir d’avoir plus que les autres en toute chose. Quant à Mandeville, auteur néerlandais du XVII/XVIIIe siècle à qui l’on doit La Fable des abeilles : vices privés, vertus publiques, il a ni plus ni moins accouché de notre société moderne. Pour faire court (il serait temps !), Mandeville nous a fait quitter les sociétés de l’antiquité, fondées sur la recherche du beau, du bien et du juste (qu’elles soient arrivées ou non à réaliser ce but est un autre débat), au profit d’une modernité où la société est fondée sur le vice. Par une inversion totale, Mandeville pousse à la pléonexie en considérant que la société ne peut pas fonctionner avec des moines à l'âme vertueuse, mais doit pouvoir compter sur des voleurs, des tricheurs, des menteurs, les vices privés étant de fait considérés comme nécessaires aux vertus publiques. Ce fondement, sur lequel repose notre société toute entière, permet d’expliquer mille maux. Et c’est ce basculement que je mets en scène dans BonheurTM. Ou plus précisément, c’est ce raisonnement qui veut que nous soyons fiers de nos vices, que nous les cultivions, que nous les valorisions, parce qu’ils servent la productivité et la consommation, que j’ai poussée au bout de sa logique dans ce roman.

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D’où l’idée initiale qui fonde le roman : l’interdiction légale de toute thésaurisation et l’obligation faite à tout citoyen de consommer sans cesse, de dépenser ses revenus sans relâche – au nom de la loi. Il faut nourrir Moloch, en somme. Tout est désir. Tout est appropriation. Tout est de l’ordre du possible… Qualifierais-tu BonheurTM de dystopie ?

Une dystopie ? Comme dirait Perceval : « Ouais, c’est pas faux ! »
Blague à part, je crois que la réponse dépend du sens que l’on donne à ce mot. Au sens premier du terme, une dystopie est un récit de fiction dépeignant une société imaginaire organisée de telle façon qu’elle empêche ses membres d’atteindre le bonheur. Or, la société de BonheurTM n’est pas organisée de la sorte. Les lois qui obligent à la consommation et qui criminalisent la poésie et autres pertes de temps, les flics qui traquent les rêveurs et les philosophes, sont au contraire des moyens d’assurer le bonheur de tous, par la consommation illimitée. En fait, la société de BonheurTM n’est qu’une légère extrapolation de notre monde actuel. Toutes les idées qui y sont décrites, toutes les marques, tous les slogans, toutes les religions qui sont mentionnées existent. Je n’ai rien inventé. Le roman est un florilège de morceaux choisis de notre univers. Toutes les thèses qui sont débattues dans « The Shot Heard Round the World », le talk show télévisé diffusé en permanence dans les ascenseurs (un personnage à part entière, en fait) reprennent des théories qui sont vraiment défendues, de nos jours, par tel ou tel penseur. Par conséquent, je dirais que la société de BonheurTM est complètement folle, comme l’est notre société. Mais elle n’est pas dystopique, au sens où elle n’est pas pensée pour rendre les hommes malheureux.

En revanche, le terme dystopie peut recouvrir aussi une utopie qui vire au cauchemar, ce qui permet de montrer les conséquences néfastes d’une idéologie ou d’une pratique présente à notre époque. En ce sens, c’est clairement une dystopie. Les thèses de Mandeville, qui placent la pléonexie au cœur de notre société et forment une idéologie censée nous apporter le bonheur (par un double effet, celui de nous donner l’autorisation d’exprimer librement nos vices, ce qui est libérateur, et celui de contribuer ainsi à l’élévation du confort matériel par une productivité illimitée soutenue par une soif de consommation inextinguible), ont très clairement des conséquences néfastes sur notre monde, sur nous, sur notre psyché même.

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Toshiba, le personnage central de BonheurTM, a épousé une femme robot, une IA, qui passe son temps à lui demander s’il veut du « sexe oral ». Il lui fout régulièrement sur la tronche, parce que ça le détend. Elle reconfigure son visage pendant la nuit et le matin, au réveil, elle reprend sa sempiternelle question : « Souhaites-tu du sexe oral ? » (qui, incidemment, est la troisième phase du livre, la première étant : « Avez-vous consommé ? ») Ce genre de rapports de couple, c’est ce que tu appelles la pléonexie ?

Comme j’aime bien les réponses alambiquées, je vais répondre que oui, mais c’est plus compliqué que ça.

Le fait de posséder une femme robot représente un élan de pléonexie. La pléonexie, c’est le besoin viscéral d’avoir toujours plus que les autres. C’est une faim de consommation qui est incontrôlable, au point que tout est consommation, même les autres (à ce titre, le zombie est l’incarnation de la pléonexie puisqu’il veut littéralement consommer l’autre). Dans le rapport pléonexique, l’autre devient un produit. Aujourd’hui, de nombreux hommes traitent leurs compagnes comme des « trophy wife ». Si on pousse la logique à son maximum, une femme robot, c’est le triomphe de la pléonexie. C’est une femme-objet, au vrai sens du terme. En cela, le couple que forment Toshiba et son épouse est centré sur la pléonexie. Mais, comme je le disais, c’est plus compliqué que ça.

Le fait de tabasser sa femme régulièrement ou de l’injurier est sous-tendu par un autre ressort. Notre société, en plus de reposer sur la pléonexie, repose, comme l’a encouragé Mandeville, sur la libération de nos pulsions. Nos vices privés font nos vertus publiques. Donc, au lieu de réprimer nos pulsions de violence, comme les sociétés classiques y incitaient, nous sommes encouragés à les libérer, car le marché aura toujours un produit à nous faire consommer pour étancher cette pulsion, ce qui est positif pour l’économie. Vendre une femme-robot pour pouvoir lui faire l’amour ou la tabasser, c’est la réponse du marché à ces pulsions.

BonheurTM est le premier volet d’un projet plus vaste : la trilogie « Trademark ». Tu peux nous dire un peu de quoi il retourne, nous parler de ton ambition avec ces trois romans ?

C’est une trilogie particulière parce qu’elle met en scène trois univers différents avec des personnages différents et qu’il n’y pas d’ordre de lecture. La question fondamentale de la recherche du sens de la vie est cependant au cœur de chaque livre. Je pense qu’à la question à la fois banale et terrifiante du sens de la vie, chaque société apporte des réponses, que ce soit à travers une ou plusieurs religions, des valeurs morales ou éthiques, un fonctionnement économique, etc… Et je trouve le positionnement des citoyens vis-à-vis de cette question et des réponses apportées par la société fascinant. S’interrogent-ils sur le sens de la vie ou sont-ils préoccupés uniquement par leur quotidien ? Cherchent-ils des réponses activement ? Acceptent-ils aveuglément les solutions mises en scène par la société ou pensent-ils que la vérité est ailleurs ? Chacun des personnages de cette trilogie est confronté à cette problématique. Certains restent passifs, d’autres sentent que quelque chose cloche et cherchent à comprendre ce qui ne va pas, d’autres encore sont totalement confus, perdus, d’autres acceptent les vérités officielles et les défendent avec force, d’autres encore se rebellent. Et chaque roman apporte une vision différente de la réaction que peuvent avoir la société et les autres citoyens face à un personnage en quête de sens.

Si j’ai une ambition pour cette trilogie, c’est qu’elle amène le lecteur à une triple réaction. La première serait qu’il puisse voir notre société actuelle sous l’éclairage de ces sociétés futuristes, qu’il ressente que leur folie est la nôtre, et qu’il se dise : « Quoi, c’est ça qu’on me propose comme sens à ma vie ? » La deuxième serait qu’il se demande : « Mais au fait, le sens de la vie, c’est quoi, en définitive ? » Pour finir par ce genre de réflexion : « Et après tout, est-ce que la question du sens de la vie a-t-elle seulement un sens ? »

Je pense que nous ne réfléchissons plus du tout collectivement à ce type de sujet. Nos politiciens, nos économistes, nos moralistes sont tous concentrés sur le court-terme et obsédés par l’obtention d’un équilibre de fonctionnement précaire. Ils sont tous à la recherche de moyens d’efficacité. Mais plus personne ne réfléchit au but, au sens. « Pour quoi faire » devrait être au centre de tous les débats. La seule vague réponse qui flotte dans l’esprit de tous, c’est d’être heureux. Je veux que ça change (ou que ça ne change pas) parce que je veux être heureux. Mais c’est quoi être heureux ? Et faut-il vraiment poursuivre ce but à tout prix ? Ne faudrait-il pas plutôt réfléchir au sens de l’expérience humaine ? Réfléchir au fait même que, peut-être, voire sans doute, il n’y a pas de sens et, dans ce cas, que construire ? Nihilisme, consumérisme, fanatisme, fatalisme, que choisir ? Ce sont ces questions qui sont au centre de la trilogie.

J’ai cru comprendre que tu écrivais beaucoup. Et de manière assez régulière. L’écriture de la trilogie « Trademark » étant en grande partie achevée, tu travailles sur quelque chose de particulier, en ce moment ?

C’est exact, j’écris 30 à 45 minutes par jour. Je pense qu’il faut éviter d’attendre d’avoir trois heures devant soi pour commencer à s’y mettre, parce que ce genre de créneau n’est pas facile à trouver. Je préfère écrire un peu tous les jours.

En ce moment, je travaille principalement sur un roman de SF qu’on pourrait résumer ainsi : « Dans un futur où la nanotechnologie règne en maître, s’est développée la profession de "rebooteux", des psychiatres qui soignent leurs patients d’abord par une psychanalyse, puis en se connectant à leur inconscient afin de détruire leur névrose ou leur psychose via des affrontements virtuels dans des reconstitutions d’univers de pop culture. Le roman suit un de ces rebooteux, qui se voit proposer une expérience jamais tentée jusqu’alors : se connecter à l’inconscient collectif, pour découvrir le mal qui ronge la société humaine. Son incursion dans l’inconscient collectif va l’amener à vivre des aventures riches de sens. »

C’est un projet très fort pour moi, qui porte sur quantité de thèmes, mais dont le fil conducteur est la disparition des Grands Récits (Dieu, la Nation, la Famille ou même des figures imposantes comme Napoléon, Louis XIV, ou encore Remus et Romulus et les mythes fondateurs qu’ils véhiculent, au profit d’une multitude de « petits récits » – la pop culture).

Un dernier mot pour conclure… Que pourrais-tu souhaiter aux lecteurs qui vont découvrir BonheurTM dans quelques semaines  ? Qu’espères-tu que ce roman puisse leur apporter ?

Je souhaite tout d’abord qu’ils puissent avoir du plaisir à visiter cet univers. Dans notre monde actuel, je trouve qu’il n’y a rien de plus noble que d’apporter, au sens propre du terme, une distraction, une évasion… Ensuite, qu’ils soient un peu choqués de ressentir que la folie de cette société futuriste, c’est la nôtre, que le miroir tendu par le roman est à peine déformé. Enfin, qu’ils se demandent s’ils ont vraiment envie de vivre comme ça.

Voilà ce que je souhaite aux lecteurs : un peu de plaisir, un peu de souffrance, et une bonne dose d’interrogations !

Merci, Jean. Et pour le bras de fer… Bon, disons qu’on passe notre tour…

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Couverture © Aurélien Police

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