Journal d'un homme des bois, 12 janvier 2016

Journal d'un homme des bois |

Où le jardin de notre Homme des bois préféré est dévasté par une tempête…

Ça y est : je n’ai plus de serre ! Je n’ai plus non plus de grande arche fleurie (l’été, une bignone s’y promène et j’y fais courir des mûriers sauvages qui prennent racine au milieu d’une proche haie de lauriers), devant la porte de ma petite maison – ce même devant de porte n’est d’ailleurs plus protégé de la pluie par une avancée en bambou, construite (comme tout ici) de mes petites mains. La grande flèche d’un des peupliers est étendue de tout son long sur la prairie et, à vue de nez (depuis la fenêtre de ma cuisine) il manque plusieurs pruniers – en particulier celui qui poussait devant l’entrée du chalet, juste en face, et que je comptais transformer en porte-greffes. Tout ça pour dire que si ça n’a pas été officiellement une tempête – la météo parle seulement de coups de vents… – au niveau des conséquences ça y ressemble bien ! Mon jardin est littéralement dévasté…

Et bien entendu, il n’y a plus l’internet. Donc si je sais quand j’écris ces lignes (mardi 12 janvier, 8h), je ne sais quand elles seront transmises à Erwann du Bélial, le sémillant jeune homme grâce à qui ce blog existe – vous pensez bien que je serais incapable de mettre moi-même en ligne mes élucubrations ! Il va pourtant falloir que j’apprenne un minimum à gérer un site internet… car la rumeur selon laquelle l’Homme des Bois disposerait, dans quelques mois, d’un site personnel va bon train ! Et comme le disait Lao Tseu, une fois une certaine vitesse atteinte, le train de la rumeur échappe au contrôle du meilleur chef de gare – j’ajouterais volontiers : en particulier dans nos campagnes où la plupart des gares sont fermées ou réduites à un portillon automatique.

Nous en reparlerons.

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Ce week-end, je suis allé faire un tour à Bordeaux. C’était le samedi pour rendre les CDs empruntés aux bibliothèques de Talence et de Bordeaux, institutions grâce auxquelles je progresse peu à peu dans ma connaissance des musiques d’aujourd’hui. J’emprunte à chaque fois dix CDs à la première et quinze à la seconde, maximas autorisés. Ce samedi, comme je n’avais pas trop le temps de traîner, j’ai pioché quasiment au hasard et à toute allure, dans les rayons de musiques électroniques. Ce qui est la meilleure manière, à ma connaissance, d’être obligé d’écouter des CDs que l’on aurait sans doute longtemps continué d’ignorer, pour cause de nom de groupe ne vous disant strictement rien, ou pour cause d’illustration de jaquette particulièrement indigente. En même temps, on se retrouve à peu près certain de récupérer au moins un tiers de productions particulièrement navrantes – au point de parfois s’interroger sur les capacités auditives des personnes chargées des achats… Mais ne soyons pas méchant, il en faut pour tous les goûts y compris ceux des autres.

Comme je suis privé d’internet, j’écoute de la musique (ou assimilée) depuis ce matin, fort tôt. Tout en scannant des couvertures de livres et revues destinés à être mis en vente dans ma boutique ebay quand la connexion reviendra. Ces temps-ci, j’en suis à liquider tout ce qui, dans ma bibliothèque, témoigne de l’intérêt que j’ai pu avoir, à une époque, pour la culture japonaise. Ce matin, je vais faire les scannes de couverture de ma collection de Mangajin, une belle revue étasunienne consacrée à la culture populaire nippone ainsi qu’à l’apprentissage du japonais par la BD. Dans la foulée, je vais me séparer des mangas qui me restent (j’en avais déposé plusieurs cartons à la Maison d’Ailleurs, il y a une dizaine d’années, en échange de je ne sais plus quoi qui s’y trouvait en triple !) et de tous mes livres sur le Japon – sauf ceux sur le Zen qui iront intégrer ma vaste bibliothèque sur le Bouddhisme, que je conserve pour l’instant. Dans les années 1990/2000, je me suis beaucoup intéressé au Japon ; j’avais même commencé à apprendre le japonais. La suite de mon roman exotico-uchronique qui était sorti en Présence du Futur, La cité entre les Mondes, se passait d’ailleurs dans un Japon uchronique, dans les années 1920. Je crois que j’avais retrouvé l’an dernier un manuscrit bien avancé – je crois également que je l’ai à nouveau égaré. C’est dire à quel point ça m’intéresse aujourd’hui…

 

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Comme prévu, deux des CDs empruntés (nous tairons les noms) atteignent tout juste et fort péniblement la fin de la première audition – je m’efforce toujours d’écouter jusqu’au bout au moins une fois ; et croyez-moi, j’ai parfois bien du mérite. Un troisième – Familia d’un certain Pier Bucci — initie, pour cette session, la pile de ceux à qui il faudra donner une seconde chance, demain ou après-demain. Enfin, je me risque à écouter Our Love du canadien Caribou (on ne rit pas, tabernacle !) puis Swin du même – quand je me lance dans l’œuvre d’un artiste inédit à mes oreilles, j’emprunte tout ce qui est disponible. Bingo ! Les deux CDs vont tourner en boucle pendant toute la journée, histoire de bien les intégrer dans ma musicothèque interne… avant d’être honteusement copiés et archivés, pour les jours difficiles. Si un jour je suis à nouveau capable de m’offrir ce genre de petits plaisirs, je les achèterai pour de vrai. En attendant, je me contenterai d’en dire tout le bien que j’en pense.

 

À part cela, il pleut toujours et il fait vraiment froid. Vivement ce soir, qu’on se couche !

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