Journal d'un homme des bois, 22 février 2013

Journal d'un homme des bois |

valery-jhb-une.jpgAprès avoir bouclé le montage en fin de matinée, je prends au vol un train pour Genève, puis un autre pour Lyon. Je suis attendu ce soir à la bibliothèque Marie-Ghislaine Chassine (inconnue pour moi) de Vaulx-en-Velin, pour une conférence dont le sujet est le Temps dans la SF…

Après avoir bouclé le montage en fin de matinée, je prends au vol un train pour Genève, puis un autre pour Lyon. Je suis attendu ce soir à la bibliothèque Marie-Ghislaine Chassine (inconnue pour moi) de Vaulx-en-Velin, pour une conférence dont le sujet est le Temps dans la SF. Je prends pas mal de notes dans le train… dont je ne me servirai pas, le moment venu ! L’idée est simplement de me mettre en condition, d’intégrer mes réflexions pour alimenter un discours cohérent. En général, j’improvise mes interventions de ce type, en me basant sur ce matériau – qui reste mémorisé pendant quelques jours, le temps de passer à autre chose ensuite. La soirée se passe plutôt bien, il faut dire qu’après une introduction en solo, je passe assez vite la parole à mon ami Walter Guyot, du Planétarium. Du coup, nous confrontons nos visions – de fait complémentaires et certainement pas antagonistes ; Walter est un scientifique de haut niveau, très cartésien mais remarquablement ouvert à d’autres paradigmes que le sien, alors que je me présente volontiers comme un chercheur en spiritualité appliquée ! Je crois que Walter doit estimer que j’utilise des outils conceptuels pour le moins alternatifs (et sans doute à ses yeux discutables)… en particulier quand je bascule du mode causal au mode synchronistique. C’est un sceptique dans le bon sens du terme – lorsqu’il fonctionne de paire avec l’ouverture d’esprit, le scepticisme est un outil très performant. Le public – restreint, comme toujours avec ce type de propositions culturelles – a l’air de passer un bon moment. C’est le but, et notre seule ambition. Au terme de cette rencontre, Walter m’entraîne dans la grande salle de spectacles du Planétarium – surprise ! Et j’assiste là à un très beau spectacle : une interprétation formidable, très physique, par Stanislas Roquette, d’un extrait du Livre XI des Confessions de Saint-Augustin, une œuvre du IVe siècle après J.-C.. Titré « Qu’est-ce que le Temps », le spectacle – dans sa mise en scène par Denis Guénoun – interpelle directement le public (l’acteur quitte volontiers la scène pour s’aventurer entre les travées) sur cette question d’une grande profondeur, et sur les réponses que l’être humain peut y apporter… certes, dans les limites de ses capacités perceptives et de son conditionnement culturel. Par le biais d’un long et lent processus de lâcher-prise, le narrateur passe peu à peu d’une vision archaïque (et j’ajouterai purement créationniste) à une réflexion intériorisée qui ressortit à une vision plus orientale – pour ne pas dire bouddhiste – quant à l’existence d’un lien réunissant toute chose, ouvrant sur la perspective d’une unicité de la conscience. Bref. Si ce spectacle passe par chez vous, courrez ! Et faites vite, car le bouche-à-oreille fait que l’on joue en général à guichets fermés.

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