Virée familiale à Andernos. Achat au retour d’une tonnelle soldée à moins de dix euros – elle durera ce qu’elle durera, telle que, avant que je ne doive la rafistoler ; en tout cas, elle me fera jusqu’à la fin des beaux jours pour déjeuner à l’ombre. Et entourée sur trois faces de tentures, elle me permettra de méditer au petit matin, face au soleil levant, à l’abri des vents dominants, lorsque le froid se sera installé. Que demander de plus pour dix euros ?
Journal d'un homme des bois, 8 juillet 2012
Virée familiale à Andernos. Achat au retour d’une tonnelle soldée à moins de dix euros – elle durera ce qu’elle durera, telle que, avant que je ne doive la rafistoler ; en tout cas, elle me fera jusqu’à la fin des beaux jours pour déjeuner à l’ombre. Et entourée sur trois faces de tentures, elle me permettra de méditer au petit matin, face au soleil levant, à l’abri des vents dominants, lorsque le froid se sera installé. Que demander de plus pour dix euros ? De retour chez Anita, je pars explorer internet – que serait ma vie sans internet ? J’y trouve pour quelques euros une grosse compilation du 13th Floor Elevator (dont il ne me restait aucun enregistrement), et le livre de Philippe Bas-Rabérin, Le Blues Moderne, paru en 1979 dans la collection Albin Michel / Rock & Folk, sans doute prêté (à qui ?) et jamais rendu. Je me souviens que j’avais orné la couverture de mon exemplaire, à côté du bluesman qui joue de la guitare dans la rue d’un bled du sud étasunien profond, d’un autocollant provenant, je crois, d’une boîte de crème de gruyère, et qui représentait Astérix. Ne me demandez pas pourquoi : je n’en ai aucune idée. Pour ma défense, je dirais que je n’ai jamais prétendu, qu’à l’époque, je ne fumais que du tabac. Ce livre de Bas-Rabérin – que je me réjouis de bientôt relire plus de trente ans plus tard – reste pour moi un peu mystérieux, en cela qu’il est précisé en première page qu’il s’agit d’une "nouvelle édition revue et augmentée", ce qui tend à suggérer qu’il existerait une édition plus ancienne… que je n’ai jamais vue. Tout cela pour préciser que si, un jour, chez un bouquiniste ou dans un vide-grenier, voire sur internet, vous tombez sur un exemplaire de Le Blues Moderne de Philippe Bas-Rabérin, avec un autocollant Astérix sur la couverture, c’est le mien ! Ou c’est un faux… PS : le bluesman, sur la couverture, c’est John Lee Hooker, et cette magnifique photographie avait déjà été utilisée en couverture d’un numéro de Jazz Hot (on voit d’ailleurs celui-ci reproduit dans le cahier de photos du livre de Philippe Koechlin, Mémoires de Rock et de Folk, du moins dans l’édition originale chez Mentha, en 1992, je ne sais pas ce qu’il en est dans la réédition parue au Castor Astral). Et dans la foulée, je commande le coffret (vraiment pas cher : moins de douze euros !) des cinq premiers albums du Jefferson Airplane, que j’ai évidemment en vinyle, mais dont les versions CD contiennent une avalanche de titres en bonus. Et dans la foulée de la foulée, j’achète aussi en CD l’intégrale de Great Society – les seuls enregistrements de ce groupe : un concert sorti sous la forme de deux vinyles dont j’ai seulement une copie K7 de quarante ans d’âge (il ne doit pas rester grand-chose sur la bande !). Ouh ! Que voilà un dimanche dispendieux ! Mais il me faut bien compléter (et reconstituer en partie) mes archives, pour mon projet de livre. Et puis je tourne en circuit fermé : mes achats sur internet sont payés via mon compte Paypal, lui-même alimenté par la revente de la partie désormais inutile de mes archives (en gros, ma collection de livres de SF, puisque je peux consulter à ma guise les collections de la Maison d’Ailleurs). Ma bibliothèque aussi illustre ma volonté de recycler tout ce qui peut l’être !