Fleur

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ImpressionEn attendant la sortie en librairie de son roman Points Chauds et de son indispensable compagnon, le guide pratique Aliens, mode d’emploi, Laurent Genefort nous fait une fleur : une nouvelle inédite, située dans l’univers des deux ouvrages et où l’on s’aventure, en compagnie d’une jeune humaine, de l’autre côté des Bouches, ces tunnels spatio-temporels apparus à partir de septembre 2019, qui, livrant passage à des myriades d’aliens en transit, ont fait de la Terre un nœud d’autoroute cosmique entre ici et d’impensables ailleurs.

Cette nouvelle de Laurent Genefort vous est proposée gratuitement à la lecture et au téléchargement du 1er mai au 31 juillet 2012. Retrouvez chaque mois une nouvelle gratuite dans la rubrique Interstyles.

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© Cedric Bucaille
Note de l’auteur : L’action de la présente nouvelle se déroule dans l’univers du roman Points chauds et du guide Aliens, mode d’emploi. Toutefois, elle a ceci de particulier qu’elle ne s’inscrit pas dans le projet littéraire initial, qui consiste à cantonner l’action sur Terre et à ne jamais montrer ce qui se passe derrière les Bouches (le réseau de trous de ver), en l’occurrence les autres planètes. Le lecteur peut lire « Fleur » comme une curiosité apocryphe – une fleur faite au curieux.

« Même avec ton nom, Fleur, une pute ça reste une pute. »

La baffe de Juancho m’éclate la lèvre. Et un revers à la volée, qui m’envoie valser contre le coin de la porte et cogner sur le trottoir en me faisant voir trente-six chandelles. Celle-là, Juancho, je ne lui en veux pas de me l’avoir balancée. Ça me permet de moins sentir les autres coups qui pleuvent.

Par terre le bitume fissuré, le ploc ploc de l’averse qui commence. Je me dis : Bon, les gouttes vont le mouiller, Juancho déteste ça, il va rentrer et me laisser tranquille.

Mais ça ne l’arrête pas. Du coin de l’œil, j’aperçois des passants qui s’écartent. Personne ne voudrait se frotter à lui.

« Regarde, salope, regarde ce que tu me fais faire ! Hein, pourquoi tu m’obliges à te faire ça ? »

Son coup de pied fait craquer quelque chose dans la poitrine, mais ça ne fait pas si mal que ça. C’est le suivant, dans le bas-ventre, qui fait exploser la douleur. Je me recroqueville. J’essaie de m’excuser, de supplier qu’il arrête, que je ferai tout ce qu’il voudra. Mais mon sang postillonne sur le bitume et de toute façon ça ne ferait que l’énerver. Je n’ai jamais été douée pour dire les choses au moment où il faut. En réalité, je n’ai jamais été douée en rien. C’est ce qu’on m’a toujours répété depuis que je suis gamine, et c’est vrai. Pas assez intelligente pour penser, pas assez courageuse pour faire.

Juancho se penche pour attraper mes cheveux et il cogne à poing fermé. Bam, bam ! Tous ses muscles se contractent de colère, comme de la lave qui cherche à sortir. Ses biceps, un truc que j’ai toujours aimé. Il cogne et cogne et cogne, le crâne, les côtes, le ventre, comme dans son sac d’entraînement. Mon nez craque, c’est comme si des bulles envahissaient ma tête et le sang remplit ma bouche.

Jusque-là j’avais peur, mais quelque chose d’autre pointe son méchant museau. Juancho, il abîmerait pas volontairement la marchandise. Quand il tape, moi ou une autre fille qui a désobéi, il fait gaffe à ce qu’elle soit d’attaque le lendemain. Et il évite toujours le visage. Tandis que là…

Un autre coup, et j’ai l’impression que mon crâne explose en miettes.

Il va me tuer.

Mais je le mérite, j’ai été trop loin en allant causer à Millon. Pourquoi, je me le demande encore. Entre Millon et Juancho, c’est une question de contrôle de territoire. Quartier contre quartier, pour les filles et pour la drogue.

Millon a remué la merde. Il a arrosé le cheptel de Juancho avec des pads à connexion illimitée, des belles chaussures, des sachets de gloria. Sur les pads, il laissait des messages : lui, il était pas gourmand en commissions, il frappait jamais ses filles, il avait des meilleurs contacts avec les flics et les services sociaux.

Aucune fille futée ne serait allée voir Millon. Mais je vous l’ai dit, j’ai jamais eu beaucoup de jugeote.

Juancho a su, évidemment. Ça a pas dû être bien dur pour lui. Et cet affront, il pouvait pas le laisser passer.

C’est ce que je me dis quand j’aperçois, à travers mes cheveux poisseux, Juancho qui tire son couteau.

« Personne ne m’abandonne, sale pute ! Personne n’abandonne Juancho ! »

Et il commence à me découper.

Le cri monte avant la douleur elle-même, car je sais ce qu’on fait aux filles comme moi. Les organes tout vifs qu’on déballe à même le trottoir, pour que tous les voisins voient et rapportent ça aux autres filles. Je sais… je veux croire… qu’il ne fait pas ça de gaieté de cœur.

Et puis tout à coup, il y a un remue-ménage dans la rue. Juancho s’arrête, la lame levée. Un truc, il y a un truc à l’entrée de la ruelle. Du côté de la Boca.

« Qu’est-ce que c’est que ça, putain… »

Malgré les coups je lève la tête, et une douleur atroce traverse la base de mon crâne, m’oblige à baisser les yeux sur la flaque de sang et de débris de dents.

J’aperçois la créature toute de claquements et de sifflements.

« Putain de putain ! »

La surprise me fait presque oublier le couteau qui oscille à un centimètre de mes yeux, la lame céramique si lisse qu’elle n’accroche aucune goutte de sang. À ma connaissance, aucun extraterrestre n’est sorti de la Boca depuis que je suis dans le quartier.

La silhouette est plus haute qu’un homme, compacte jusqu’à l’abdomen ; en dessous, son corps a l’air de glisser sur des sortes de doigts géants. Au-dessus, elle a une poitrine aussi plate qu’une planche, avec des membres fins qui partent des côtés, comme des franges ; le tout est surmonté d’une tête en forme de marteau.

Et elle siffle et claque.

Les Bocas sont apparues il y a une douzaine d’années un peu partout dans le monde, des pôles jusqu’au fond des jungles à ce qu’on raconte. Des milliers de passages vers d’autres planètes, installés par Dieu seul sait quelle espèce. Depuis, des multitudes de trucs en sortent, des aliens on dit, de tous les types imaginables, tout seuls ou par paquets de vingt. Ils se contentent le plus souvent de marcher en direction d’une autre Boca qui les amènera à leur planète de destination, même si certains finissent par s’installer ici. Dans une émission, j’ai entendu que la Terre était devenue comme un gros nœud d’autoroute cosmique.

La Boca à deux pâtés de maison d’ici existait déjà à mon arrivée. Elle a une dizaine de mètres de hauteur, mais elle est plus mince qu’une lame de rasoir. Un convoi d’aliens en est sorti lorsqu’elle est apparue, comme ça, au centre d’un carrefour, et puis plus rien. Les maisons qu’on avait abandonnées dans la précipitation se sont vite repeuplées, et le grand disque argenté de la Boca a fini par faire partie du décor.

J’ai déjà vu quelques morceaux d’aliens en bocaux dans la vitrine d’Ivonne, la voyante du quartier. Moi et quelques filles, on y va quand ça va pas fort, et elle nous tire les cartes. Elle a un œil bleu et un œil marron, et grâce à ça elle peut voir le monde des esprits. Elle a vraiment des pouvoirs, même si Tayel m’a confié en rigolant qu’à l’intérieur des bocaux, ce sont des foies et des bouts d’aorte de porc et pas des machins extraterrestres, elle en est sûre car plusieurs fois elle a aidé son frère aux abattoirs. Moi, je saurais pas dire. Un de mes anciens clients travaillait pour une entreprise spécialisée dans la récupération de cadavres d’aliens ; il m’avait juré que c’était impossible que leur viande ait le moindre pouvoir, mais que ça n’empêchait pas beaucoup d’hommes d’en bouffer. Et deux ou trois clients m’ont dit qu’ils en avaient mangé pour mieux bander.

En tout cas, ce qui s’approche de nous est bien vivant – et rapide. Juancho se redresse et sa main tâtonne dans son dos, là où il garde son pistolet. Je ne l’ai jamais vu s’en servir, mais je suis sûre qu’il fonctionne.

Le couteau tendu à l’horizontale devant lui, j’entends le déclic quand, de son autre main, il fait sauter la sécurité du pistolet.

L’alien s’approche encore. Juancho beugle un truc, mais mes oreilles résonnent de clacs et de sifflements.

Un coup de feu éclate au milieu du bourdonnement assourdissant de la créature. Le couteau de Juancho fait des 8 devant lui, et je le vois qui recule. Il y a un mouvement très rapide… Le temps que j’écarte mes cheveux pour mieux voir, Juancho a été effacé de mon champ visuel.

Alors, la créature se penche vers moi, des doigts fins et durs comme des dents de râteau s’enfoncent dans mon dos. Je me sens soulevée comme un bébé.

J’aimerais pouvoir parler. Pas pour communiquer, mais pour évacuer la terreur qui me paralyse. Mais tout ce que j’arrive à faire, c’est cracher des caillots noirs.

Des yeux, je cherche Juancho. Entre deux battements de paupières, à travers le brouillard de douleur rouge, je crois apercevoir un corps ratatiné. Je ne saurai jamais si c’était vraiment lui.

« T’as pas tué Juancho ? Tu l’as pas tué, dis ? » je gargouille.

La chose m’emporte vers l’embouchure de la ruelle. Le frôlement de son flanc est comme du velours. J’ai la curieuse sensation qu’elle me porte avec précaution, alors je me laisse aller. Peut-être qu’elle prend seulement soin d’un bout de bidoche qu’elle a récupéré avant le grand saut… Peut-être qu’elle va me dévorer. Mais là, pour l’instant, ça ne me fait ni chaud ni froid. Bizarrement, je repense à ma mère. C’est marrant, les souvenirs, ils vont et viennent sans qu’on leur demande – comme les aliens, tiens. Maricel, elle s’appelait Maricel. Elle venait des Philippines et avait émigré pour servir de bonne à tout faire dans les Émirats. Un patron mécontent lui avait jeté un baquet d’eau bouillante à la figure. Elle était déjà enceinte de moi. De qui, je sais pas, mais en tout cas ça devait pas être un bon souvenir car elle avait du mal à me supporter. C’est pourquoi je me suis fait la belle à la première occasion. J’ai jamais vu son visage, car elle ne quittait jamais son voile qui masquait ses cicatrices, même quand on était que toutes les deux. J’ai jamais vu son visage.

La créature rejoint un cortège de créatures comme elle, qui convergent vers la Boca. Le disque argenté brille comme je l’ai jamais vu. La souffrance reflue une seconde, comme pour me laisser voir.

Il y a quelques soldats de garde autour du passage. Je les connais, certains d’entre eux sont passés entre mes jambes. Ils se sont regroupés à l’écart et s’égosillent dans leur portable. Ils ont l’air complètement dépassés.

Les bras de l’alien s’abaissent, au point que je crois qu’il va me déposer sur le sol avant de faire le grand saut.

Mais ce n’est pas ce qui se passe.

J’aperçois d’autres créatures qui entrent dans le disque d’argent. Elles ne passent pas vraiment à travers : quand elles touchent la surface, elles s’évanouissent dans le néant. Et pendant une durée infiniment courte, c’est comme si la lumière autour d’elles se désintégrait, elle aussi.

L’alien ne m’a pas lâchée et je me rends compte subitement que je vais quitter la Terre. Pour toujours. La Terre ? Plutôt les trois rues qui ont constitué mon univers à moi pendant sept ans : la calle 17, la calle 18 et la calle 19, entre l’avenida 6N et la rocade 3C. Et les murs décrépits du couloir qui mène à ma chambre, où les tuyaux s’entrecroisent au-dessus de la blanchisserie avec les machines à laver qui grondent toute la journée.

J’essaie de me débattre, mais si mollement que je doute que mon porteur ait même conscience de mes efforts. À son tour, il tend un bras vers la surface miroitante.

D’un seul coup, la lumière tombe, comme si je devenais à moitié aveugle. Il n’y a pas eu de bruit, pas de flash. Une convulsion me tord les boyaux pendant qu’un gargouillis remonte, comme les bulles des marécages. La douleur reflue un peu. Mais pas la panique.

Je suis sur un autre monde ! Je ne veux pas ! Je veux revenir en arrière !

Le concert de sifflements et de claquements m’assourdit complètement. Je cligne des paupières en m’apercevant que j’arrive à respirer. Bizarre, c’est comme de respirer de la colle dans un sac. J’aspire à petits coups, et malgré mes précautions des pointes de fer rougi transpercent mes poumons. L’air est froid, humide, il sent la peinture. Quelque chose qui se dessine… Est-ce que tous les gens qui ont traversé une Boca ont ressenti ce choc électrique, de l’autre côté ?

L’alien me porte toujours. On est seuls sur une plaine sinistre. Je lève les yeux, comme si j’allais voir la Terre flottant dans le ciel, un peu comme la Lune. Mais c’est stupide. Je me dis qu’aucun soleil n’a jamais dû éclairer ce monde. Pourtant il y a une lumière de crépuscule qui arrive à déteindre sur les nuages aussi épais que de la crème. Même sans nuage, le soleil ne serait peut-être même pas une étoile visible dans ce ciel.

Le convoi s’arrête devant un lac immense. De l’eau noire, à perte de vue, ou du goudron ? Mon nez cassé ne laisse passer aucune odeur. Les créatures attendent quelque chose. Je sais pas combien de temps on attend, comme ça, dans le vacarme de clics et de clappements qui me font mal aux oreilles. La douleur se calme un peu, je sens cette humidité au creux du ventre.

Et puis un truc se profile à l’horizon. Les créatures se mettent à vibrer en le voyant… un radeau, un grand radeau ovale arrive droit vers nous. Sans hésiter, les aliens avancent, enfonçant leurs pattes dans le liquide noir, puis grimpent dessus. Quelque chose monte en moi, comme un sentiment qui ne m’appartiendrait pas, un sentiment qui viendrait du passé de mon espèce. Je n’ai jamais rien lu, rien regardé de vraiment intéressant dans ma vie. Mais c’est comme si je reconnaissais ce qui arrive : un navire venu prendre l’âme des morts. Est-ce que c’est ça, les Bocas ? Des passages vers le monde des morts, et les aliens seraient des passeurs d’âmes ?

Le silence tombe, sauf quelqu’un qui clappe en cadence. Le radeau, je crois qu’il est vivant, nous fait traverser une partie du lac noir. J’ai l’impression de distinguer des espèces de vers luisants tout au fond, comme des spectres qui dansent une sarabande endiablée. On se dirige vers une forme que je reconnais, là-bas. Le cercle parfait d’une autre Boca. Le radeau vivant s’arrête juste devant, et sans hésiter, les aliens franchissent le passage les uns après les autres.

Puis notre tour arrive.

J’ai essayé de retenir ma respiration mais mes côtes cassées me poignardent cruellement.

Un flash, cette fois, et le vacarme de claquements et de sifflements s’estompe dans l’air cotonneux. On est de retour sur la terre ferme, mais je me mets à suffoquer et à me couvrir de sueur. En bas, mon ventre émet d’énormes gargouillis. C’est à peine si je remarque le sol bizarre qui s’étend sous nos yeux – des cristaux blanchâtres, les plus massifs ont la taille d’immeubles abattus –, car je commence à suffoquer.

Un alien me tend alors un bol de lait. Je ne veux pas, mais il insiste. En tout cas, je crois que c’est du lait, jusqu’à ce que j’en avale une gorgée. Affreusement amer. Je tousse, tousse et tousse encore, essaie de recracher. Sans réussir. Et voilà que d’un seul coup, je respire beaucoup mieux. Un sentiment étrange m’envahit. De la boisson qui aide à respirer : est-ce que ce sont des magiciens, ces aliens ?

Il y a des jours et des nuits sur ce monde. Mon porteur continue de me soutenir, même quand j’essaie de marcher par moi-même. Mais je suis trop faible. Mon ventre n’est qu’une masse noirâtre.

Mais ça n’a aucune importance, car quelque chose d’extraordinaire a eu lieu.

Ma peau a changé. Des filaments se sont mis à pousser dessus. Avant, j’aurais sûrement poussé des cris d’horreur si j’avais vu ces fils blancs pousser comme ça, à vue d’œil. Au début, j’en ai arraché une poignée, et les brins sont venus sans me faire mal du tout, comme des pâtes cuites.

Quand j’ai jeté la poignée, l’une des créatures l’a ramassée et l’a portée à sa bouche.

C’est là, finalement, que j’ai compris mon rôle. À partir de ce moment, j’ai arraché les poignées de filaments et je les ai offertes aux aliens. Ils les acceptaient avec leurs claquements et leurs sifflements. J’ai pas l’impression que ces filaments se nourrissent de moi : ça ne m’affaiblit pas. Ma peau est plutôt comme l’écorce d’un arbre où s’accrochent des mousses.

Mais mon état s’est dégradé. Du pus s’est mis à suinter de mon ventre, ça dégage une horrible odeur. Mes jambes sont devenues insensibles et froides, mais mon torse, lui, est brûlant. Les filaments continuent à pousser comme si de rien n’était.

On traverse un autre monde, encore plus étrange que les autres, avec dans le ciel comme des tornades de sable immobiles. Des paysages qui vont au-delà de mes mots à moi.

Et puis, un matin, j’entends un craquement dans ma poitrine et du sang se met à couler de mes lèvres, sans que je puisse l’arrêter. Les créatures autour de moi s’agitent. Elles ne savent pas quoi faire. Certaines me touchent, mais je hurle de douleur et elles s’arrêtent tout de suite.

Alors elles m’installent dans une espèce de nid et font un cercle autour de moi. Leurs claquements et leurs sifflements, j’ai l’impression de commencer à les comprendre. Elles ont de la peine, je crois. Il ne me reste plus que quelques instants à vivre et elles l’ont compris. Mais moi, bizarrement, je suis heureuse. Les filaments qui avaient continué à pousser se nouent les uns aux autres. Les créatures ne veulent plus les manger. La couche forme une espèce de deuxième peau sur moi. Je ne ressens plus de douleur du tout. Quelque chose va se passer, tout ne mourra pas en moi.

Juancho m’a toujours dit que je n’étais rien, une salope comme des milliers d’autres. Comme ma mère. Mais grâce à ces aliens, pour la première fois de ma vie je sais ce que c’est que d’être humain. De vivre en humain. Dans ma chambre de pute, je ne vivais pas, je ne faisais partie d’aucune histoire, même pas celle de Juancho.

Pour ces créatures, je suis Fleur et je le resterai à jamais.

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