Journée passée à arpenter le centre de Bruxelles. Je retrouve mes marques avec plaisir : le boulevard Lemonnier et ses bouquinistes (dans les années nonante j’ai acheté des centaines de bouquins au Pêle-Mêle, si ce n’est des milliers !), la Grand-Place et son incroyable architecture (et ses chocolatiers…), le réseau des petits rues aux intitulés de guildes science-fictives qui l’encerclent ou y convergent…
Journal d'un homme des bois, 23 mars 2012
Journée passée à arpenter le centre de Bruxelles. Je retrouve mes marques avec plaisir : le boulevard Lemonnier et ses bouquinistes (dans les années nonante j’ai acheté des centaines de bouquins au Pêle-Mêle, si ce n’est des milliers !), la Grand-Place et son incroyable architecture (et ses chocolatiers…), le réseau des petits rues aux intitulés de guildes science-fictives qui l’encerclent ou y convergent, la Galerie du Roi et celle de la Reine, le quartier des anciens quais plus au nord-ouest, etc.
Bruxelles est toujours pour moi la plus belle ville du monde – en dépit des destructions massives perpétrées dans les années soixante par les barbares d’une modernité à deux balles, en dépit de l’installation des hordes de fonctionnaires européens avec les infrastructures qui les ont accompagnés, et – faut-il oser le dire ? – en dépit de l’islamisation rampante de certains quartiers. Que l’on ne se méprenne pas : les gens ont les origines, la culture, la religion, l’orientation sexuelle, la langue, la couleur de peau… qu’ils ont ; et tant que l’une ou l’autre de ces caractéristiques ne porte pas atteinte à ma liberté d’assumer mes propres caractéristiques, dans un respect mutuel des différences, je m’en contrefiche résolument ! Ce qui me gêne, ce sont les processus de balkanisation, lorsqu’une communauté s’approprie un territoire et entreprend d’y conduire une forme de "purification ethnique" plus ou moins insidieuse, avant de s’y barricader et d’adopter une posture de rejet de l’autre dont la conséquence est que toute personne extérieure à cette communauté se sent un intrus – lorsqu’elle ne se sent pas menacée dans son intégrité physique, à tort ou à raison mais c’est une autre discussion. Je hais les ghettos identitaires. Tous les ghettos identitaires – qu’ils se revendiquent quartier arabe, quartier chinois, quartier juif, quartier gay, quartier martien, quartier je ne sais quoi ! Et je regrette de constater que, de ce point de vue, Bruxelles n’a pas évolué dans le bon sens depuis les années nonante.