Me voilà de retour sur la planète NovaTerra, dans la peau du Capitaine – pour accompagner pendant trois jours les équipes d’explorateurs. Les nouveaux colons arrivés de la Terre, il y a quelques mois, se sont adaptés à leurs nouvelles conditions de vie. Notre village de Thélème s’est agrandi au point que les NovaTerriens d’origine humaine sont désormais majoritaires – mais cela n’affecte en rien l’harmonie dans laquelle se développent les diverses communautés. A ce stade de notre installation sur NovaTerra, un rappel ne sera pas inutile.
Me voilà de retour sur la planète NovaTerra, dans la peau du Capitaine – pour accompagner pendant trois jours les équipes d’explorateurs. Les nouveaux colons arrivés de la Terre, il y a quelques mois, se sont adaptés à leurs nouvelles conditions de vie. Notre village de Thélème s’est agrandi au point que les NovaTerriens d’origine humaine sont désormais majoritaires – mais cela n’affecte en rien l’harmonie dans laquelle se développent les diverses communautés. A ce stade de notre installation sur NovaTerra, un rappel ne sera pas inutile. Cette planète avait été choisie parce que nous la considérions comme dépourvue de toute forme de vie évoluée. De fait, les premières explorations confirmèrent les observations des satellites orbitaux… jusqu’à la découverte, non pas d’une race autochtone évoluée, mais de plusieurs dizaines de petites communautés de créatures intelligentes, très diverses les unes des autres. Au fil de nombreuses autres découvertes, nous avons fini par comprendre ce qui, à une époque reculée, s’était sans doute passé sur NovaTerra – et par ailleurs sur la Terre. Il y a plusieurs dizaines de milliers d’années, un immense vaisseau spatial venu du fin fond de la galaxie a atteint le système solaire de Proxima Centauri et a commencé à étudier les diverses planètes de ce système, dont la planète que nous avons baptisée NovaTerra. Les occupants de ce vaisseau venaient d’un monde très lointain et étaient engagés dans une vaste exploration de ce secteur de la galaxie. Système solaire après système solaire, planète après planète, ces explorateurs recueillaient des échantillons – faune et flore – en vue de constituer une immense « collection ». Nous avons pu établir que la Terre avait été également explorée par ces aliens, avant qu’ils se dirigent, fort logiquement, vers l’étoile la plus proche : Proxima du Centaure. Parmi les pierres de mémoire découvertes sur NovaTerra (voir les comptes rendus des précédentes missions), nous avons identifié des enregistrements faits sur la Terre, aux temps préhistoriques. Pour une raison inconnue, les aliens n’ont pas pu poursuivre leur mission d’exploration galactique. Tous les échantillons des diverses formes de vie, récoltées au cours de leur voyage, ont été relâchées sur NovaTerra. Nombreuses sont les créatures qui ont pu s’adapter à ce nouveau monde, et y prospérer. Voilà qui explique l’incroyable diversité biologique de NovaTerra – et surtout la présence de nombreuses communautés d’extra-terrestres. En fait, ces communautés sont constituées des descendants des « échantillons » capturés ça et là, et en fin de compte déposés ici. Reste un mystère : que sont devenus les aliens explorateurs ? Leur technologie leur a-t-elle permis de regagner leur monde d’origine ? Ont-ils été recueillis par une mission de secours ? Sont-ils tous morts ? Leurs descendants vivent-ils quelque part sur NovaTerra ? A ce jour, nous n’avons pas de réponse formelle. Nous nous sommes également longtemps demandé ce qu’était devenu leur vaisseau spatial. A-t-il été détruit en totalité – repose-t-il au fond d’un des océans de NovaTerra ou a-t-il explosé ? Existe-t-il, quelque part, une épave de ce vaisseau… dans laquelle nous pourrions faire d’intéressantes découvertes d’ordre technologique ? Nous en étions à ce point de nos spéculations lorsqu’une nouvelle, aussi étonnante qu’inattendue, nous est parvenue : une équipe d’exploration a découvert, dans une vallée d’accès difficile, une épave colossale ! Cette dernière s’est révélée être celle d’un immense vaisseau spatial, long de plus d’un kilomètre. Cette découverte a été maintenue secrète, le temps que nos spécialistes puissent pénétrer dans cette épave et vérifier qu’elle ne recelait aucun danger pour nos explorateurs. Aucune présence alien – ni représentation de ceux-ci – n’a été relevée dans l’épave ; nous continuons donc de ne rien savoir sur ces explorateurs galactiques… mais nous conservons bon espoir pour le futur. Au centre de l’épave, nous avons découvert un vaste entrepôt : un espace de stockage qui accueille des dizaines de milliers de conteneurs de toutes tailles, de la petite boîte à chaussures à la caisse de plusieurs mètres cubes ! Chacun de ces conteneurs porte une inscription dans une langue que nous n’avons pas encore déchiffrée – sans doute un descriptif ou au moins une identification du contenu ; le hangar est organisé en secteurs également identifiés dans cette langue énigmatique, mais nous ne savons pas si le système de classement prend en compte la nature (ou la fonction ?) de ce que contiennent les conteneurs ou si tout est regroupé en fonction des mondes d’origine. La tâche qui attend nos équipes va donc consister à ouvrir ces boîtes l’une après l’autre, avec le maximum de précaution, puis à décrire le contenu de chaque boîte. Ensuite, il faudra essayer de définir non seulement son utilité ou son rôle – à quoi ça sert ? comment ça marche ? – mais aussi de tenter de comprendre les motivations des aliens quant à ce choix particulier. Et nous revoilà donc sur Terre, pour une série d’ateliers d’écriture dans des collèges du département du Rhône. Le Capitaine – mon alter ego – va donc se rendre dans ces établissements, exposer la nouvelle mission aux classes qui participent au projet NovaTerra, et encadrer les équipes d’élèves, avec les enseignants et nos partenaires de l’Observatoire, du Planétarium de Vaulx-en-Vélin et du (futur) Musée des Confluences de Lyon. Et hop ! En route vers de nouvelles aventures.