Une fois n’est pas coutume : le blog Bifrost vous convie à une autopsie. Celle-ci est d’un genre bien particulier, car c’est une image que voici décortiquée. En effet, peut-être l’aurez-vous remarqué, la couverture du Bifrost spécial Jérôme Noirez est truffée de références à l’œuvre de ce dernier. Et qui d’autre que le talentueux Aurélien Police, grand connaisseur de Noirez car son illustrateur attitré, pour s’en occuper ? Allumez les scialytiques et approchez…
Ces références noireziennes, les avez-vous remarquées ? Si ça n'est pas le cas, cliquez sur l'image ci-dessous pour l'agrandir et éventuellement les retrouver, ou bien lisez ce qui suit…
L’ours en peluche ne fait référence à aucun livre en particulier. Il reflète plutôt l’enfance, un thème omniprésent dans l’œuvre de Jérôme Noirez, tant dans ses livres destinés à la jeunesse que dans ses textes plus adultes.
La paire de ciseaux, c’est celle de Sam, jeune sorcière de (deux cent) douze ans qui découpe des ombres dans la peau de la nuit. Sam, c’est aussi un (superbe) album d’Aurélien Police et Jérôme Noirez.
Cette fleur duveteuse est récoltée par les esclaves noirs dans les immenses champs de Caroline du Sud, décrits dans L’Empire invisible.
Qui n’aura pas reconnu la jeune Alice Liddell sur cette vieille photographie ? Dans Leçons du monde fluctuant, un certain Charles Dodgson (qui ne deviendra pas Lewis Carroll) est en exil sur l'île de Novascholastica, au cœur de l'océan Indien, à la poursuite d’un fantôme de cette fillette.
La scolopendre hante le Chemin des ombres, qu’arpentent deux adolescents, Amaterasu et Susanowo, frère et sœur ennemis, dans le Japon des premiers âges.
Les feuilles et pétales de cerisier proviennent également du Japon — un Japon médiéval où l’on suit les enquêtes de Ryôsaku dans le diptyque composé de Fleurs de Dragon et de Le Shogûn de l’ombre.
Le lierre nous ramène en Europe, en Angleterre plus précisément, quoique toujours au Moyen-Âge. Cette fois, ce sont les aventures à Londres de la fille de Robin des Bois que l’on suit dans La Dernière Flèche.
Sous le pied de l’ours en peluche se dissimule un diapason. Lorsqu’on s’en sert, celui-ci donne le la le plus étrange qu’il soit : celui des mots et des misères.
Enfin, enserrant l’ourson dans ses bras, voici un fraselé, créature difforme que l’on peut croiser dans l’En-Dessous. Celui-ci ne possède que deux bras, soit vingt-sept de moins que Mesvolu, l’un des protagonistes de Féerie pour les Ténèbres.
Bibliographie :
Sam, Jérôme Noirez & Aurélien Police, Gulf Stream, 2009 ;
L'Empire invisible, Jérôme Noirez, Gulf Stream, 2008 ;
Leçons du monde fluctuant, Jérôme Noirez, Denoël Lunes d'Encre, 2007 ;
Le Chemin des ombres, Jérôme Noirez, Mango-Jeunesse, 2008 ;
Fleurs de Dragon, Jérôme Noirez, Gulf Stream, 2008 ;
Le Shogûn de l'ombre, Jérôme Noirez, Gulf Stream, 2009 ;
La Dernière Flèche, Jérôme Noirez, Mango, 2010 ;
Le Diapason des mots et des misères, Jérôme Noirez, Griffe d'encre, 2009 ;
Féerie pour les ténèbres, l'intégrale (2 volumes), Jérôme Noirez, Le Bélial', 2012.