Journal d'un homme des bois, 17 janvier 2016

Journal d'un homme des bois |

Où Francis Valéry se débarrasse de vieux livres…

 

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Le grand tri continue ! Je me suis attaqué – au sens quasi militaire du terme – à ma bibliothèque de référence sur la littérature et toutes ces choses.

 

On y trouve des essais – des ouvrages tels que Qu’est-ce que la littérature ? de Jean-Paul Sartre, Le roman français depuis la guerre de Maurice Nadeau, L’Ère du soupçon de Nathalie Sarraute ou encore Questions à la Littérature de Jean-Louis Curtis.

On y trouve des biographies – beaucoup de biographies… Soit que l’auteur abordé m’intéresse – ainsi j’ai une dizaine de livres sur Marguerite Duras, sa vie, son œuvre. Soit que l’auteur abordeur compte au (petit) nombre de personnes dont le point de vue m’intéresse, en particulier dès lors qu’il s’agit de parler d’autres écrivains – ainsi, de Claude Mauriac, je possède un essai sur Balzac, avec une préface du paternel, ainsi qu’un recueil titré Conversations avec André Gide. Or, ni Balzac ni Gide ne m’intéressent outre mesure. Mais c’est que j’ai découvert Claude Mauriac à l’adolescence, avec son Déjeuner en ville, un fascinant roman en forme de retranscription d’une bande-son d’un repas où il n’est jamais précisé qui parle : ce livre m’a suffisamment interpelé pour que je continue de m’intéresser à son auteur. Parfois, j’ai autant d’estime pour l’auteur de l’essai que pour celui qui se retrouve ainsi disséqué – comme le magnifique Rimbaud et la Commune de Pierre Gascar, auteur de nouvelles remarquables flirtant parfois avec le fantastique.

On y trouve à peu près tout ce qu’ont écrit Roland Barthes et Jean-Paul Sartre – ces livres-là, je vais très certainement tous les conserver, ainsi que les cahiers d’écolier sur lesquels j’ai pris des notes en les lisant.

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On y trouve plusieurs dizaines de livres sur les techniques d’écriture – tous anglo-saxons, bien entendu, puisqu’en France « écrire » relève du « don » et ne saurait donc s’enseigner ! Il n’est, pour s’en convaincre, que de comparer la littérature française contemporaine (pour autant qu’elle existe) au « roman américain ». Mais ne soyons pas méchant. J’ai aussi quelques livres plus pointus comme le merveilleux Traité de ponctuation française de Jacques Drillon – et quelques livres pour rire comme le collectif Oulipo : la littérature potentielle, paru en 1973 chez Gallimard, dans la collection Idées, une de mes préférées à l’époque !

On y trouve des entretiens – j’aperçois Le spectateur enragé de Raymond Aron, recueil d’entretiens avec Jean-Louis Missika et Dominique Wolton.

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On y trouve des curiosités comme cet Almanach des Lettres 1949, sous-titré « Toute l’Année Littéraire », ou ce gros Dictionnaire des Pseudonymes paru en 1961.

On y trouve des dictionnaires comme Les Allusions littéraires de Jean-Claude Bologne.

On y trouve des inclassables – qui devraient sans doute se trouver dans un autre rayon de ma bibliothèque – comme Aller plus vite, laver plus blanc, la culture français au tournant des années soixante de Kristin Ross.

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On y trouve même des livres pédants, prétentieux, pitoyables ou simplement inutiles comme 50 mots clés de la culture générale contemporaine, explications et commentaires, par un certain Philippe Forest…

Le tri ne va pas forcément être facile à faire, car je les ai quasiment tous lus, certains même relus. Ils m’ont sans doute tous apporté quelque chose — même le risible Nos Mythologies de Daniel Schneidermann ou le très méchant Les ai-je bien descendus ? de Patrick Besson.

Mais je suis à l’âge où l’on sait qu’on ne relira plus.

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