Créée il y a vingt ans, Camion Blanc suit depuis son bonhomme de chemin, explorant le rock, des origines à aujourd'hui, à travers tous ses courants et un nombre incalculable de groupes. Complétée par Camion Noir, pour un total de plusieurs centaines de titres, elle est devenue le pôle éditorial français proposant le plus de livres portant sur le rock. Dans le cadre du dossier rock & SF du Bifrost 69, nous avons rencontré son responsable, Dominique Franceschi.
Camion Blanc : entretien avec Dominique Franceschi
Quel est le point de départ de Camion Blanc ? Pour le dire autrement, quand la maison a-t-elle été créée et par qui ? Et pourquoi ce nom… Camion Blanc ?
La maison d’édition a été fondée il y a une vingtaine d’années par Fabrice Revolon et Sébastien Raizer, afin de publier un livre sur Joy Division écrit par leurs soins. L’idée était simple : puisque aucun éditeur n’était susceptible de publier un tel ouvrage, autant appliquer le Do It Yourself jusqu’au bout et publier le livre avec les moyens du bord. À mon sens, c’est dans cet acte que réside véritablement l’esprit de la maison, tel qu’il perdure actuellement : quelle que soit la situation, toujours agir par nos propres moyens, en totale indépendance.
Le nom « Camion blanc » est le fruit d’un délire éthylique basé sur les paroles de Jim Morrison dans le morceau « The End », tiré de l’album éponyme. « The blue bus is calling us… »
Quel était le projet initial ? Devenir le premier éditeur spécialisé dans la publication de livres portant sur le rock, des années après la disparition de la pionnière collection « Rock & Folk » des éditions Albin Michel ?
Le projet initial était simplement de publier ce premier livre, panégyrique d’un groupe ayant marqué durablement l’esprit de bon nombre d’auditeurs. Sortir d’autres titres n’est venu que plus tard, il n’y avait pas de « plan » préétabli.
L'équipe éditoriale a-t-elle évolué, au fil du temps, et si oui les changements de personnes ont-elles généré des changements d'orientation ?
L’équipe a en effet quelque peu varié au fil du temps, même si elle a toujours été organisée autour d’un noyau central. La configuration actuelle s’est stabilisée, je pense, à un rythme de croisière idéal.
Entre parenthèses, la maison a-t-elle connu des étapes importantes tout au long de son histoire ? Si oui, lesquelles ?
Tout d’abord, le développement du catalogue après la réussite du premier titre sur Joy Division, puis la réorganisation structurelle autour d’un système de petits tirages en numérique au lieu de l’offset après un tournant difficile il y a de ça presque une petite décennie, et actuellement le virage vers le numérique à proprement parler qui s’amorce, par le biais des liseuses et tablettes. Une révolution qui va se jouer dans les mois/années qui viennent.
Quelle est aujourd'hui la ligne éditoriale ? Est-elle liée aux goûts d'une équipe ou d'un homme seul ?
La ligne éditoriale évolue en fonction des projets apportés, que ce soit en interne, ou par les propositions d’auteurs. Il n’y a pas de limites à proprement parler, à partir du moment où les thèmes au cœur des catalogues Blanc et Noir sont bien présents. Nous évitons le thème « romancé », en préférant nous attacher à un côté plus factuel/biographique. Je pense surtout en termes de « référence », en fonction de mes goûts personnels. Par exemple, le jour où Matthieu Bollon et Aurélien Lemant m’ont proposé un projet sur le groupe Blue Öyster Cult, j’ai saisi l’occasion sans hésiter car il s’agit vraiment du genre de groupe pour lequel la lecture d’une biographie peut se révéler passionnante, notamment au niveau des ramifications et des références qu’elle peut convoquer. Le défi a été relevé avec brio, et le pavé sortira entre mai et juin prochains. L’idée, c’est de raisonner en tant qu’amateur de musique, et de s’attacher à traiter chaque recoin des scènes les plus spécifiques (musique industrielle, metal, rock psychédélique, garage, punk, etc.) et des sub-cultures qui s’y rattachent.
Le catalogue de Camion Blanc couvre tout le champ du rock sans a priori, du progressif au punk, de la pop au metal, sans exclusion, même si certains domaines sont mieux représentés que d'autres. Même chose pour les artistes, des Beach Boys à Kurt Cobain, de Bob Marley à Kraftwerk, de John Lennon à Metallica. Est-ce cette ouverture qui vous caractérise ?
Tout à fait ! En plus de traiter des sujets qui nous intéressent à titre personnel, l’idée a toujours été d’aborder le plus large champ possible. Mon point de vue se place toujours du côté de l’amateur de musique, du passionné, sans prétention quelle qu’elle soit. J’ai coutume de dire que je publie du document, pas de la prose littéraire. Il me semble logique de se situer de ce point de vue-là quand sont publiés des ouvrages sur Black Flag ou sur Hawkwind…
Par-delà cet éclectisme, qu'est-ce qui vous différencie de la concurrence, laquelle s'est multipliée, ces dernières années ?
Le fait d’aborder des sujets vraiment très, très spécifiques. Savoir que le noyau de lecteurs sur un thème ne va pas dépasser quelques centaines de lecteurs ne nous arrête pas, et j’irai même encore plus loin sur ce point en affirmant que le facteur de profitabilité d’un ouvrage n’est pas retenu comme un critère majeur. D’où l’avantage de faire de petits tirages confidentiels.
Un exemple : il est pour moi plus important de publier l’ouvrage majeur qu’est la Psychick Bible, véritable work in progress mystico-théorico-musical rédigé par Genesis P-Orridge (secondé par d’autres plumes, pour être précis), d’autant plus dans une traduction érudite de Jean-Pierre Turmel (de Sordide Sentimental), que de commencer par se poser la question de la profitabilité d’un tel projet avant de s’y lancer. La question ne s’est même pas posée : la version actualisée du livre sortant aux États-Unis aux alentours de 2009, il était évident pour nous que ce titre devait figurer impérativement au catalogue.
Sur quels critères choisissez-vous, au milieu de la jungle éditoriale anglo-saxonne, les ouvrages que vous publiez ensuite ?
Là encore en fonction de l’intérêt personnel relatif à un sujet, de sa qualité, et accessoirement de l’éditeur qui l’a publié. Je reviens à mon exemple de la maison américaine Feral House. Avant même de collaborer avec Camion Blanc, j’étais un lecteur assidu de leurs publications. L’avantage avec eux, c’est qu’ils publient des livres sur la musique et sur les sub-cultures extrêmes faisant partie de nos centres d’intérêt. Pour citer un exemple précis : il me semblait impératif de publier en France un livre sur la scène Hardcore américaine. J’avais lu à parution (chez Feral House, donc) le livre American Hardcore, qui offre un panorama intéressant de cette scène. Quand l’occasion s’est présentée, je n’ai pas hésité, et j’en ai assuré la traduction et l’édition. Pour aller plus loin dans cette scène, publier un ouvrage sur le groupe majeur que fut Black Flag me semblait être une bonne continuité. Omnibus (autre éditeur anglo-saxon spécialisé dans la musique) ayant à son catalogue un très bon ouvrage sur Black Flag, le lien s’est fait naturellement. La traduction est disponible depuis mars…
Le spectre du livre rock commence à être assez bien couvert en France, dans un contexte assez concurrentiel. Qu'est-ce que cela vous inspire et cela change-t-il la donne pour Camion Blanc ?
Cet état de fait ne change pas grand-chose, à vrai dire. Nous allons continuer à publier, en totale indépendance, les ouvrages qui nous tiennent à cœur.
Avez-vous, de par cette concurrence, « raté » des ouvrages que vous auriez aimé mettre au catalogue ?
C’est arrivé à une ou deux reprises. Rien de grave, au final, c’est le jeu. Nous faisons au mieux avec les moyens – financiers, notamment – dont nous disposons.
Y a-t-il des sujets, ou des artistes, que vous aimeriez traiter sans pour autant avoir trouvé le livre correspondant à traduire, ni le journaliste susceptible de l'écrire ?
Il y en a beaucoup… De but en blanc et sans souci de classement, je dirais Current 93, continuer à détailler le Punk ou le Hardcore (Germs, scène Oi ! anglaise…), aller plus en avant dans le psychédélisme, dans l’Ambient, etc. La liste est non exhaustive et ouverte à toutes les suggestions.
Sont-ce les coûts de traduction qui expliquent les prix de vente élevés de certains de vos ouvrages ?
Les coûts de traduction et d’achat des droits quand il s’agit de livres en langue étrangère, le coût de fabrication sachant que ce sont de petits tirages, et le fait que la maison d’édition ne reçoit de subventions d’aucune sorte.
Vous publiez par ailleurs des ouvrages écrits par des auteurs français et certains de ces auteurs sont même devenus des auteurs « maison »…
Tout à fait. Ces dernières années nous avons, il est vrai, publié beaucoup de traductions, mais la marque de fabrique a toujours été l’édition d’auteurs français. C’est même inscrit dans l’ADN de la maison – rappelez-vous, le premier titre sur Joy Division publié. Et à ce niveau, nous avons encore beaucoup de projets en cours et de propositions en attente de signature, l’avenir est donc assuré.
Si certains souhaitent continuer à travailler avec nous, c’est qu’ils sont satisfaits du boulot, ce qui n’en est que plus gratifiant.
Comprenez-vous que l'on puisse être méfiant envers les Français qui écrivent sur des groupes étrangers qu'ils n'ont jamais rencontrés et sur lesquels ils ne peuvent que peu enquêter, travaillant essentiellement à partir de livres écrits auparavant par des confrères étrangers ? Ne vaut-il mieux pas, dans ce cas, pour nous lecteurs, aller directement à la source ? Et lire les biographies françaises uniquement lorsqu'elles concernent des artistes français ?
C’est possible, mais c’est sans compter sur le fait que pour certains auteurs étrangers, la situation est in fine la même. D’où l’intérêt de combiner les deux sources d’ouvrages dans le catalogue : pour certains sujets, une traduction d’une édition anglo-saxonne, et pour d’autres, un manuscrit directement issu du français. Cette combinaison s’avère idéale. Surtout quand on voit le résultat de certaines biographies consacrées à des musiciens ou des groupes étrangers écrites par des auteurs français, qui s’avère tout à fait satisfaisant, voire référentiel. Pour citer un exemple concret, je pense qu’incontestablement, le livre d’Alain Feydri consacré aux Cramps est un modèle du genre. Ou que le travail de documentation titanesque réalisé par Eric Duboys sur les musiques industrielles est absolument exemplaire.
Il est par ailleurs nécessaire de bien maîtriser le sujet, de lire les sorties étrangères, et de se tenir au courant de cette actualité au près pour se faire une idée la plus claire possible de ce qui est disponible sur le marché. Et de pouvoir faire des recoupements d’informations avec ce qu’un auteur nous propose.
Que pensez-vous de la fameuse phrase de Frank Zappa, relative aux journalistes de rock, qui sont selon lui « des gens incapables d'écrire, qui interviewent des gens incapables de parler, pour des gens incapables de lire » ?
N’étant pas moi-même musicien, je la complèterai avec « … et qui ne savent pas jouer d’un instrument… »
En 2005, vous avez créé une autre structure, Camion Noir, dont le slogan est « L'éditeur qui véhicule le soufre ! » — répondant à celui de Camion Blanc, « L'éditeur qui véhicule le rock ! ». Quel est le propos de cette collection ?
Cette collection vise à documenter toutes les sub-cultures extrêmes relatives à des chapelles musicales très spécifiques. Le mot documenter est bien pesé, puisque pour ces sujets, il s’agit simplement d’en faire état, et non une apologie. La production dans ce domaine étant quasi inexistante en France, à l’inverse des pays anglo-saxons où ces sujets de marge sont plus présents dans l’édition. Je reviens notamment au catalogue de la maison Feral House, qui est un modèle indépassable du genre.
Pourquoi avoir externalisé une partie de vos projets dans le cadre de Camion Noir ? Tous les livres n'auraient-ils pas pu être accueillis par une seule et même structure ?
Camion Blanc ne s’attache qu’à traiter le sujet musical, même si cela touche parfois des genres improbables ou particulièrement ciblés. À partir du moment où les ramifications sont extra-musicales – et que le thème est sulfureux, bien sûr –, le projet est susceptible de basculer dans la collection Camion Noir. La frontière est donc très nette entre les deux catalogues. Le titre ayant fait le trait d’union entre les deux étant Les Seigneurs du chaos, publié dans le catalogue « Blanc » pour sa première édition, avant de ressortir en « Noir » après que celui-ci se soit pérennisé.
La création de cette collection traduit-elle un centre d'intérêt particulièrement fort de la part de la direction littéraire, ou bien est-ce seulement une façon de répondre à une demande ?
Tout est parti de la publication en français du livre Les Seigneurs du chaos, consacré à la scène Black Metal, qui aborde une multitude de ces sujets en marge. Notamment la production écrite d’Anton LaVey, figure émérite de l’underground occulte, et fondateur de l’Église de Satan dans les sixties. La parution de sa célèbre Bible Satanique a été l’acte fondateur de la collection Camion Noir.
Pour ma part, certains de ces sujets m’intéressent, d’autres moins directement.
Existe-t-il un marché important pour ce genre d'ouvrages qui semblait a priori ne concerner qu'un petit groupe de lecteurs ?
Non. Ou du moins, tellement restreint… À l’exception de la Bible Satanique, qui est devenu un best seller, ce sont des sujets de marge qui ne dépassent pas les quelques centaines de ventes.
Aimeriez-vous dans l'avenir lancer d'autres collections ? Par exemple une collection de romans ?
Non, c’est fort peu probable. Nous n’avons pas vocation à publier de la « littérature ».
En province au moins, vos ouvrages sont souvent difficiles à trouver en librairies. Pourquoi ? Votre diffusion est-elle différente de celle des autres éditeurs de livres sur le rock ?
Nous sommes auto-diffusés et auto-distribués, ce qui ne garantit effectivement pas la présence des livres dans les rayons de toutes les librairies. Les libraires intéressés sont bien sûr les bienvenus à nous contacter s’ils veulent connaître les excellentes conditions que nous pouvons leur proposer. Au final, cela se combine relativement bien avec le caractère très spécifique de nos publications, peut-être difficilement conseillables par un libraire dont l’univers est souvent plutôt éloigné de la scène Hardcore américaine des années 80, ou du space rock psychédélique des anglais de Hawkwind. Ceux-ci peuvent cependant proposer la commande sans encombre, d’autres ont compris et identifié le principe de la collection et entretiennent un petit fond dans leurs rayonnages. C’est vraiment au cas par cas. La vente en ligne a bien sûr fait bouger les lignes, et le lecteur peut aisément s’y retrouver.
Le fond de la collection « Rouge » des éditions Rivages fait depuis peu l'objet d'une reprise au format poche, au sein même de la maison. Et je me suis laissé dire qu'un autre éditeur s'apprêtait à faire de même avec ses livres sur le rock. Pensez-vous reprendre vous aussi votre back catalogue au format poche afin de relancer au moyen de petits prix les titres qui ne se vendent plus guère, voire ceux qui sont épuisés ?
Non, nous ne développerons pas de collections poche. Nous misons plutôt sur le développement du format numérique sur tablette, sur lequel la décote du prix va être appliquée de façon très nette.
Après plus de vingt ans d'activité et avec plus de trois cents titres au compteur, avez-vous en tête encore beaucoup de projets d'ouvrages à traduire ou à faire écrire ? De quoi tenir des années ?
Rien qu’en ce moment, nous avons en cours quasiment de quoi doubler le catalogue. Nous sommes a priori là pour encore plusieurs décennies…
Combien sortez-vous de livres chaque année ?
Environ une quarantaine.
Quel est le tirage moyen ?
Nos livres sont tirés en numérique, qui permet de moduler des tirages courts. Le premier tirage est de 200 exemplaires, complété par un nouveau tirage mensuel au fil des ventes.
De tous les livres que vous avez publiés, quels sont ceux dont vous êtes le plus fier ?
Il y en a beaucoup… Surtout pour des questions d’attachement personnel. Le bouquin sur La Souris Déglinguée, celui sur Métal Urbain, la Psychick Bible, l’anthologie Sordide Sentimental, les 100 Contes Rock, le livre d’Alain Feydri sur les Cramps, le 13th Floor Elevators, Keith Moon, Syd Barrett. Je m’arrête là car la liste est trop longue…
Quels sont ceux qui ont connu le plus de succès ?
La meilleure vente est la Bible Satanique, qui va bientôt atteindre la barre des 10 000 exemplaires vendus. Viennent ensuite Les Seigneurs du chaos, aux alentours de 7 500 exemplaires à ce jour. Puis s’échelonnent Metallica, Noir Désir, l’autobiographie de Slash…
Et ceux qui, au contraire, ont été des déceptions, commercialement parlant ?
Je suis très étonné que les ventes de l’excellent volume sur Madness que nous avons traduit ne décollent pas plus. Les ventes faibles de certains titres de la collection « Noir » sont aussi décevantes, même si prévisibles vus les sujets, ce qui est dommage car certains gagneraient à être connus (Apocalypse Culture, par exemple…).
Certains ouvrages écrits par des auteurs français ont-ils été traduits par des éditeurs étrangers ?
Pas encore, même si nous avons 2 ou 3 offres qui, je l’espère, se concrétiseront dans les mois qui viennent.
Si vous deviez faire le bilan de ces vingt ans d'existence, qu'auriez-vous envie de dire ? Que retenez-vous de votre trajet ?
Un sentiment de fierté évident d’avoir pu mettre sur pied et de développer un tel catalogue, et de veiller à sa croissance dans les meilleures conditions (que ce soit au niveau graphique/visuel que dans la qualité du texte).
Quels sont vos meilleurs souvenirs relatifs au parcours de Camion Blanc ?
La rencontre avec des gens passionnés, avec des acteurs concrets d’une scène musicale à laquelle on est attaché, le plaisir de donner forme à un livre fini relatif à un sujet qui nous passionne depuis des années. La satisfaction personnelle avant toute chose, qui n’en est que plus grande quand le livre trouve son public, lui plaît et devient un titre référence.
N'avez-vous pas parfois le sentiment, comme le développe Simon Reynolds dans son essai Rétromania (Le Mot et le Reste, 2012), que le rock tourne en rond depuis un bon moment, se répétant à l'infini, ne faisant que recycler ses propres matériaux ?
La musique rock est de toute façon fondamentalement constituée par un recyclage permanent, par une stratification d’influences. Il est par contre certain que dans cet after post-modernisme dans lequel nous évoluons, beaucoup de choses ont déjà été dites… D’autant que toutes les théories peuvent être avancées. Si l’on pousse la réflexion plus loin, on peut d’ailleurs considérer que cette notion de recyclage peut devenir un avantage, surtout si l’on se réfère à la théorie du « Fragment » telle que décrite par Genesis P-Orridge. Celle-ci considère que chaque emprunt fait à une forme préexistante agit comme une évocation « hiéroglyphique », un écho à cette forme, et en convoque la charge émotionnelle. Ces emprunts permettraient ainsi l’émergence d’une forme nouvelle, chargée par celles l’ayant précédé. Après, reste à déterminer si la cohérence entre fond et forme en justifie l’écoute !
Question personnelle : quels sont vos groupes préférés ? Les musiques qui vous font vibrer ?
Je suis un très gros consommateur de musique, dans des domaines très spécifiques. En vrac : Garage, Rock’n’roll 50’s/60’s, punk, post-punk, coldwave psyché 60’s, pionniers de la musique industrielle, Metal extrême, Noise, Drone, Hardcore… Liste non exhaustive.
Quels sont les principaux titres à paraître sur l'année à venir ?
Parmi les nombreuses choses à venir, on peut citer :
Pour les traductions : un titre sur Sonic Youth, un autre sur Laibach, un essai sur John Bonham, d’autres titres sur Kiss, un recueil de textes de Carl Abrahamsson…
Pour les livres en langue française : le pavé sur le Blue Öyster Cult évoqué plus haut, une biographie sur Alice Cooper, la suite de la saga cinématographique Absolute Directors de Franck Buioni, du Rock Progressif, un recueil de nouvelles hommages aux Cramps…
Le mot de la fin ?!
Merci d’avoir ouvert les colonnes de votre excellente publication. Merci à nos lecteurs et à ceux qui nous soutiennent. Soyez certains que nous continuerons à porter haut l’esprit du « rock » et de l’indépendance.
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Le site de Camion blanc.