Fin du stage. En ce qui me concerne, j’ai surtout passé mon temps à travailler sur un projet de livre consacré à la « culture hippie » : ses sources, ce qu’elle a été, ce qu’il en reste. Ça serait vraiment insupportable d’être en vacances si , loin des projets en cours, on ne pouvait pas en profiter pour travailler sur de nouveaux projets !
Journal d'un homme des bois, 10 août 2012
Fin du stage. En ce qui me concerne, j’ai surtout passé mon temps à travailler sur un projet de livre consacré à la « culture hippie » : ses sources, ce qu’elle a été, ce qu’il en reste. Ça serait vraiment insupportable d’être en vacances si , loin des projets en cours, on ne pouvait pas en profiter pour travailler sur de nouveaux projets ! Également longuement discuté avec Philippe Mousnier, un des plus importants luthiers spécialisés dans la vielle à roue, qui après avoir construit des dizaines d’instruments de très grande qualité – c’est le luthier attitré d’une bonne partie des plus importants viellistes de ces vingt dernières années – est en train de développer une vielle électronique, avec une roue débrayable et un second clavier à utiliser en tapping, couplée à un harmoniseur. J’ai pris une claque monstrueuse en voyant Philippe en jouer ! Par un simple réglage des sautereaux, on peut choisir un accordage non tempéré et se servir ensuite de l’harmoniseur pour les transpositions (inutile donc d’équiper l’instrument de capodastres, ce qui en réduit le coût de fabrication) ; idem avec le bourdon (un seul nécessaire, du coup) que l’on peut accorder électroniquement. Le travail main droite avec la roue permet n’importe quelle intention, et le léger jeu des sautereaux permet d’obtenir un vibrato naturel – voire de produire des bends comme sur une guitare. Enfin le clavier tapping offre à l’instrument d’autres possibilités. Chaque corde est amplifiée séparément – l’instrument global est à connecter sur une table de mixage, de manière normale – avec des effets branchés en boucle et assignables à/ aux l’entrée(s) souhaitée(s). Le principal – et plus évident – intérêt de l’instrument, de mon point de vue, est de pouvoir enfin jouer aisément des parties de violoncelle, sur une gamme non tempérée et dans n’importe quel mode, et de les intégrer dans les arrangements de mes compositions. Quelque chose qui reste quasiment impossible à réaliser avec un synthétiseur à clavier, par définition tempéré. Plus qu’à convaincre Philippe de m’en construire une, sur mesure (il faut qu’elle puisse s’intégrer dans mes racks de claviers pour l’utiliser sur scène), moi qui ne suis en rien vielliste ! En tout cas, je suis ravi de ma semaine montagnarde. Et je me surprends à ne même pas regretter d’être privé d’internet depuis maintenant une semaine. (PS : je sais, "vielliste" n’est pas dans le dictionnaire, et tout le monde dit "vielleux", comme on dit violoneux ou théâtreux, sans la moindre intention péjorative… mais certain vielleux de nos amis, pardon, vielliste de nos amis, y tient. Alors, si ça peut faire plaisir…).