Comme chaque année paraissent en nombre à l’automne les beaux livres que l’on retrouvera peu après sous les sapins. Cette année encore, nombre d’entre
eux intéresseront l’amateur de science-fiction, de fantastique, de psychédélisme et autres bizarreries…
Premier de ces ouvrages à avoir attiré mon attention : L’Encyclopédie du fantastique de Jacques Baudou, sortie deux ans après son Encyclopédie de la fantasy (même éditeur, même présentation).
Pour vous dire la vérité, la trajectoire de Baudou m’a toujours intrigué. Venu du polar, genre auquel il a consacré la première partie de son
existence, et passé sur le tard aux littératures dites de l’imaginaire en signant les critiques « SF » du Monde, il a toujours donné le
sentiment de tâtonner et d’occuper le terrain SF-fantastique-fantasy par hasard, se révélant par ailleurs d’un grand conservatisme et d’un manque
d’ouverture inquiétant…
Cela étant posé, qu’en est-il de cette « encyclopédie » ? Ma première remarque concernera son titre : est-il permis d’intituler « Encyclopédie » un
ouvrage de 190 pages seulement sur un genre aussi vaste que le fantastique ? La réponse est évidemment : non ! Et il aurait sans doute été plus heureux
d’utiliser ici le terme de « Guide ». Mais ne pinaillons pas. Car, pour le reste, il s’agit globalement d’un travail sérieux et méthodique présentant
le genre dans son ensemble, à travers les différents médias, des origines à nos jours. Les principaux auteurs classiques y sont présentés, classés, en
fonction de leur nationalité et de leurs thèmes de prédilection — créatures, vampires, loups-garous, fantômes, etc. —, et le tout se lit avec un
plaisir certain, d’autant que l’ouvrage bénéficie d’une iconographie riche et abondante qui constitue de mon point de vue son principal atout. Son
point faible étant d’ignorer de grands auteurs contemporains tels que les Américains Lucius Shepard, K.W. Jeter et Joe Lansdale, ou les Français Alain
Dorémieux, Daniel Walther et Michel Honaker, pour ne citer que les principaux oubliés.
Conclusion : si vous recherchez une véritable encyclopédie, tournez-vous plutôt vers celle des éditions Ellipses — quoique également incomplète —,
présentée dans ma précédente livraison, ou attendez celle de L’Atalante ; si vous souhaitez en revanche vous initier en douceur — ou faire découvrir le
genre à un proche —, celle-ci fera parfaitement l’affaire.
Les personnages de comics de la Marvel ont depuis longtemps envahi les écrans, grands et petits, et sont adulés par des millions de spectateurs, mais
il fut un temps — que les moins de quarante ans ne peuvent connaître — où ils ne se rencontraient guère que dans la mythique revue Strange des
éditions Lug ; la revue de référence pour des hordes de gamins émerveillés qui, parfois, ne se remettaient pas de cette découverte. À titre personnel,
je me souviens encore très bien de ce jour de 1971 ou 1972 où mon père m’offrit un album relié qui me permit, à l’âge de six ans, de me familiariser
avec les X-Men, Spiderman, Daredevil et Iron Man. Un choc ! Qui m’incita rapidement à collectionner également les autres revues de la maison, apparues
dans la foulée : Spécial Strange, Titans, Marvel, Nova… sans parler de Fantask, la pionnière, censurée au bout de sept numéros par
une frileuse Commission de Surveillance et de Contrôle des publications destinées à l’enfance et à l’adolescence.
Sébastien Carletti et Jean-Marc Lainé ont mis en commun leurs énergies et leurs connaissances pour accoucher de Nos années Strange, un livre
de fans pour les fans racontant l’histoire de ce support. Celui-ci représenta, entre 1970 et 1996, un rendez-vous mensuel pour des milliers de jeunes
qui y firent leurs premières armes de lecteurs de science-fiction. Pour la plupart d’entre nous, il s’est agi d’une parenthèse enchantée, sans laquelle
nous n’aurions peut-être jamais ressenti, par la suite, le besoin impérieux de lire des récits futuristes. Une époque bénie s’il en fut, durant
laquelle BD et SF relevaient encore de ce qu’on appelait alors la contre-culture…
Les auteurs décrivent tout d’abord le contexte préexistant, racontent l’histoire de la maison Lug, fondée à Lyon en 1950 par Auguste Vistel et Marcel
Navarro, puis nous font le déroulé de vingt-cinq ans d’histoire et d’histoires par le petit bout de la lorgnette, élargissant parfois, pour les besoins
de la cause, à Arédit/Artima, à Sagédition, aux héros de DC, et même à des supports pour jeunes adultes tels que L’Écho des savanes spécial USA, Ère comprimée, Fantastik ou Epic. La partie la moins convaincante de l’ouvrage reste à mon avis celle
portant sur les super héros à l’écran, sur les jouets et autres produits dérivés. On aurait préféré, à la place une interview de Claude Vistel, la
fille du fondateur décédé en 1994, et une autre de l’un des quelques rares dessinateurs français ayant participé à l’aventure — Jean-Yves Mitton, Ciro
Tota...
Arrivés à la fin de l’ouvrage, on tombe d’accord avec ses auteurs : « Nos années Strange est une vitrine de bouquiniste. Riche et foisonnante,
brillant des mille feux chatoyants de toutes ces couvertures colorées, elle n’est qu’une ébauche de merveilles que la boutique contient, sur des rayons
serrés pleins de poussière, de souvenirs et de patrimoine. »
Nostalgie encore : les éditions Hachette jeunesse nous proposent, pour les cinquante ans de la première apparition de Françoise Dupont, alias
Fantômette, la justicière masquée de Framboisy, créée par Georges Chaulet pour la « Bibliothèque Rose », une somme sur cette héroïne qui donna elle
aussi le goût de la lecture à des générations d’enfants : biographie, interview et bibliographie de l’auteur, fiches sur les principaux personnages,
illustrateurs, etc. On ne sait pas très bien si ce livre s’adresse aux anciens lecteurs devenus adultes ou aux nouveaux, probablement aux deux, mais
peu importe.
Après cinquante-deux aventures et quinze millions d’exemplaires vendus, Georges Chaulet a l’élégance de proposer en prime, en fin de volume, une
nouvelle — et ultime ? — aventure : Fantômette amoureuse.
La classe pour ce monsieur de quatre-vingts-ans qui ne semble pas encore résolu à raccrocher…
Nostalgie toujours : vient de paraître pour tous les fans, jeunes et moins jeunes, de la série culte de George Lucas, un bel album intitulé Star Wars – La Chronique illustrée de 30 ans d’aventures. Il suit mois après mois, année après année, toute l’histoire de la saga et de ses
avatars — romans, bandes dessinées, affiches, produits dérivés —, le tout étant richement illustré et mis en perspective, dans le contexte
socio-politico-culturo-historique de l’époque. Là encore, on ne se situe pas dans la critique, plutôt dans le commentaire, et souvent dans l’anecdote.
Étant assez hermétique aux phénomènes faniques, je m’attendais à m’ennuyer un brin à sa lecture, mais je me suis rapidement pris au jeu — dois-je dire
« laissé piéger » ? — et me suis vu tourner les pages avec plaisir, faisant de nombreuses découvertes, tout en étant renvoyé droit vers mon
adolescence. Jeunesse du réalisateur, sources d’inspiration, influences, films antérieurs, acteurs et collaborateurs… dans une maquette « éclatée » et
néanmoins sympathique : tout est là pour faire de cet ensemble un album à lire et à faire lire…
Du grand écran au petit, il n’y a qu’un pas, que je vous propose de franchir avec ce Dictionnaire des séries télévisées qui succède à une
kyrielle d’ouvrages portant sur le sujet et qui vont de l’insignifiant au plus ou moins intéressant sur l’échelle de Bifrost. Ici, pour la
première fois à ma connaissance, c’est l’exhaustivité qui est visée, les critères de départ étant que ne pouvaient être retenues que les séries
diffusées en France, pesant au moins six épisodes (afin de les différencier des téléfilms découpés en plusieurs époques) et ne relevant pas de
l’animation. Autant dire qu’il y avait du travail ! Un travail que les auteurs, Nils C. Ahl et Benjamin Frau ont évidemment su mener jusqu’à son terme
puisqu’ils figurent ici. Chaque série a droit à un bref descriptif — titre français, étranger s’il y a lieu, pays d’origine, nombre d’épisodes,
réalisateur, principaux acteurs, année de première diffusion… —, une note et une critique : trois ans de travail pour un millier de pages et plus de
trois mille entrées. Pour autant, les auteurs ne fanfaronnent pas et avouent leurs limites, ouvrant la porte à l’existence d’éventuels oublis et
erreurs.
Un ouvrage de poids, au propre comme au figuré, plein de SF et de fantastique, à peine illustré — ce n’est pas un mal —, que nul ne songera à lire
d’une traite, dans son intégralité, mais où l’on viendra régulièrement picorer, pour rechercher des informations et vérifier ses intuitions.
Un travail de romains qui mérite incontestablement ses cinq étoiles, surtout si on considère qu’ils ne se sont mis qu’à deux pour accoucher de ce
monstre, quand d’autres se réunissent à cinquante pour des travaux de même envergure…
Différent, mais complémentaire du précédent, Séries – Une addiction planétaire de Charlotte Blum pose un regard autre sur l’un des phénomènes
culturels occidentaux majeurs de la dernière décennie. Ni dictionnaire ni histoire, il se compose de très brefs articles et entretiens. Journaliste,
rédactrice en chef de revues spécialisées, peut-être l’auteure a-t-elle vu là l’occasion de réutiliser du matériel préalablement écrit pour la presse ?
Quoi qu’il puisse en être, son ouvrage ressemble au final davantage à un puzzle, à un patchwork, avec son sommaire partant dans tous les sens, qu’à une
étude de fond, complète et systématique. Avec de petits coups de projecteur successifs portés sur les différents genres — séries fantastiques,
policières, historiques, western, science-fiction… —, il survole les sujets sans jamais les approfondir. À titre d’exemple, la SF est ici représentée
par la seule Battlestar Galactica. C’est un peu court, tout de même, et si l’ensemble n’est pas désagréable à lire, loin s’en faut, on a le
sentiment en refermant le livre d’avoir lu un gros numéro spécial de revue, pas un ouvrage faisant le point sur un corpus de plusieurs décennies. Sans
doute souffre-t-il de la comparaison avec le précédent lorsqu’on les lit comme moi à la suite…
Nous redémarrons maintenant notre machine à remonter le temps et mettons le cap sur les années soixante avec deux ouvrages présentant une certaine
ressemblance puisqu’il s’agit de livres-concept proposant à l’intérieur de nombreux bonus — collés et se dépliant dans le premier, insérés dans des
pochettes transparentes dans le second : photos, fac-similés de unes de journaux, cartes postales… Les auteurs se seraient-ils donné le mot ?!
Le premier, Inoubliables années 60, est dû à la plume de Gérard Guicheteau et propose une vue en coupe de l’époque en présentant ses aspects
les plus caractéristiques. Au plan international : John Kennedy — début et fin —, guerre du Viêt Nam, guerre froide, contestation mondiale de 1968, mur
de Berlin, homme sur la Lune, mouvement peace and love, musique pop... Du point de vue français : de Gaulle, Bardot, Yé-yé, bande dessinée,
tour de France, nouveau franc... Bref, il ne propose rien de neuf, forcément, mais une intéressante synthèse pour les plus jeunes de nos lecteurs qui
souhaiteraient se faire une idée sur une période hélas révolue.
Le second, prolongement involontaire du premier, dû au toujours excellent Philippe Thieyre, dont je vous ai dit par le passé tout le bien que je
pensais de son Psychedelic vinyls (Stéphane Bachès, 2010), fait son retour avec Les Années psychédéliques, qui recoupe parfois celui
de Guicheteau sur le contexte général, tout en étant entièrement consacré à la musique. Ce beau livre d’images vous met l’eau à la bouche et la tête à
l’envers avec les motifs délirants aux couleurs flashy et les lettrages dégoulinants ou électriques des différents documents proposés. Photos,
couvertures de magazines, affiches de concerts, pochettes de disques, tout concourt à faire de l’ensemble un excellentissime moment de lecture. Vendu
sous un splendide emboitage violet, rouge, orange et vert, il rappellera des souvenirs aux anciens hippies, aux derniers babas cool, et donnera des
idées à leurs petits-enfants, nés trop tard.
Décidément, Denis Roulleau aime le jaune ! Qui était déjà, quoique plus pâle, la couleur de la couverture de son précédent ouvrage : Dictionnaire raisonné de la littérature rock (Scali, 2008). À son nouvel opus, on adressera la même remarque qu’à celui de Jacques Baudou,
concernant l’appellation « Encyclopédie » puisque là encore il ne s’agit que d’un guide de trois cents pages. Mais peut-être était-ce la volonté de
l’éditeur et l’auteur n’y était-il pour rien. Passons… Roulleau y présente en 250 entrées classées alphabétiquement tout ce qui constitue pour lui la
culture rock. Et c’est là que ça coince parfois. Si on tombe d’accord avec lui sept ou huit fois sur dix, on se demande le reste du temps quelle mouche
a bien pu le piquer lorsqu’il a décidé de consacrer des articles à l’air guitar, aux Converse, à Aleister Crowley, au « difficile deuxième album » ou à
l’iPod. On comprend mal aussi pourquoi il se sent obligé de tartiner des pages entières sur tous les critiques rock américains et français dont on se
fout un peu, mais qui semblent, lui, le fasciner, impatient qu’il est peut-être d’intégrer la famille. Alors que dans le même temps, il ne consacre pas
la moindre entrée à la littérature de science-fiction, à Philip K. Dick, Norman Spinrad, J.G. Ballard ou aux cyberpunks. À Joël Houssin ou à Maurice G.
Dantec. Tout le monde sait pourtant que la SF est la littérature la plus rock qui soit et constitue la deuxième jambe de la « rock culture », avec la
musique elle-même ; les albums pouvant constituer la bande son des romans. Alors on me dira qu’il a écrit une entrée sur Michael Moorcock — sous
prétexte qu’il a collaboré avec Hawkwind et Blue Öyster Cult, non parce qu’il s’est agi d’un excellent romancier doublé d’un rédacteur en chef avisé —,
une autre sur Métal Hurlant, et que tous les goûts sont dans la nature. OK. Mais le problème me semble être surtout que l’auteur s’est,
consciemment ou non, aligné sur ses prédécesseurs-rock-critics-depuis-Lester-Bangs, qui préfèrent lire Bukowski ou Selby en écoutant les Sex Pistols ou
le Velvet, que lire de la SF en écoutant des musiques plus sophistiquées — psychédéliques, kraut ou progressives —, sur lesquelles ils ont l’habitude
de tordre le nez et qu’ils traitent avec condescendance voire mépris dans leurs articles. Un réflexe « corporatiste », pavlovien en somme… Ce livre se
lit au premier degré, sans douleurs, et même, le plus souvent, avec plaisir. Il est en outre intéressant pour comprendre, justement, sur quoi repose la
pensée de la nomenklatura exerçant dans les principaux médias rock.
S’il est un courant du rock jouissant ces temps derniers d’une bonne image auprès des critiques spécialisés, c’est bien la New Wave qui fut pourtant ce
qui pouvait arriver de pire au rock’n’roll ! Après quinze années qui amenèrent chacune son lot de chefs d’œuvre, les eighties tournèrent la page du
lyrisme et de l’ambition pour entrer dans l’ère du « tout médiocre » et des joyeux bricolos. Avouez que passer des Beatles, des Floyd, de Dylan, de
Genesis, à Depeche Mode, Duran Duran, Simple Minds et Culture Club, ça faisait tout de même beaucoup. Le message que tous les groupes de l’époque
envoyaient au monde ressemblait à peu près à ça : « N’étudiez pas la musique. Contentez-vous de vous saper, de mettre une cravate, de vous trouver une
coiffure improbable. Récupérez un synthé, une boîte à rythmes, une gratte pourrie… prenez la pause et lancez-vous ! » Il faut dire qu’entre-temps, le
punk était passé par-là, et la musique n’était désormais plus faite par des virtuoses. Autant dire que pendant longtemps les amateurs de bonnes
musiques durent se contenter du fond des sixties-seventies. Quant aux autres, ils furent contraints d’avaler The Cure, New Order, Wham ! et j’en
oublie. Nos tympans ne leur disent pas merci !
C’est toutefois à ce mouvement que Dominique Dupuis rend aujourd’hui hommage à travers cette compilation de plus de 500 pochettes accueillie dans l’une
de nos collections préférées. Il nous explique que son ouvrage a été « élaboré avec une certaine dose de mauvaise foi » en terme de choix d’images,
autour d’un genre « qui regroupe de nombreux courants comme le post-punk, l’électro pop, la new pop, le rock industriel, la cold wave ou le rock
gothique. »
Vous l’aurez compris, si j’ai souhaité vous présenter cet ouvrage, c’est davantage pour l’aspect graphique que par adhésion au mouvement musical en
question. Il se trouve que feuilleter ce genre de livre est toujours un régal et que celui-ci est tout aussi réussi que les précédents. Le choix est
large, la mise en page sobre, et si de nombreuses images nous étaient connues, beaucoup sont des découvertes.
Un livre à découvrir sans a priori, et rassurez-vous, l’éditeur n’a pas eu l’outrecuidance d’insérer une compilation CD à l’intérieur…
Quel bonheur que de retrouver Fred ! Le dessinateur d’Hara-Kiri et de Pilote, du Petit cirque et de L’Histoire du corbac aux baskets… et auteur de quelques textes de chansons pour Jacques Dutronc… Après dix ans de silence, et en attendant un
ultime volet des aventures de Philémon annoncé sous le titre de La Locomotive à patte ou Au train où vont les choses, il est revenu
nous saluer en 2011, chez Dargaud, son éditeur de toujours, avec une réédition intégrale en trois volumes de sa série phare et onirique, avec en prime
une très belle monographie. Centrée autour d’un long entretien comme on les aime, dans lequel la voix de la journaliste Marie-Ange Guillaume s’efface
derrière celle de Philémon, et dans lequel on découvre les origines, l’enfance et certains aspects de l’existence de l’auteur, elle nous fait découvrir
l’homme derrière l’artiste, sa personnalité, ses forces et ses faiblesses, ses fêlures, et propose de nombreux documents — photos, dessins, planches —,
qui illustrent et éclairent le propos ; sans oublier un cahier-hommage dessiné par quelques confrères-amis parmi lesquels Bilal, Tardi, Druillet,
Mézières ou Solé. Se dégagent de l’ensemble une humanité, une poésie et un humour qui sont bien de leur auteur et qui vous feront oublier, si vous vous
en souvenez encore, le Fred de Bernard Toussaint publié en 1975 dans la collection « Graffiti » d’Albin Michel.
Chapeau bas…
Hara-Kiri
est de retour !
Après plus de deux décennies d’absence, le journal « bête et méchant » (dont Fred fut d’ailleurs un des fondateurs) semble bien s’être durablement
réinstallé aux éditions Hoëbeke. Non pas sous la forme d’un périodique, mais sous celle de copieux recueils reprenant le meilleur de la crème du
Choron & Cavanna’s gang paru entre 1960 et 1985. Nous avions d’abord eu droit aux Belles images, puis à La Pub nous rend cons,
voici désormais à quelques mois d’intervalle Le Pire de Hara-Kiri et Jusqu’à l’os, deux copieux volumes qui, comme leurs
prédécesseurs, font très fort, et pas dans la dentelle. Le premier est livré avec ses cartes officielles de con, de flic ou de mal baisée, le second
avec sa montre « qui marque les grands moments de la journée » en lieu et place des heures, sur le cadran : bouffe, café, sieste, caca, apéro, bouffe,
télé, baise… On adore ! En ces temps de politiquement correct où un Bigard demeure pour certaines âmes sensibles un grossier personnage, vulgaire et
dénué d’esprit, c’est avec grand plaisir que l’on (re)découvre tout ce joyeux bazar ainsi que la réponse aux questions les moins évidentes : peut-on
bronzer sans soleil ? Peut-on pour la fête des mères ouvrir à sa maman un compte à la banque du sperme ? Comment les huitres réagissent-elles quand on
leur prend leurs perles ? Si vous souhaitez tout savoir sur l’eau en poudre, la cafetière à vin blanc, le livre de poche de marbre, le piège à rats
Couic-oreille… une seule solution : vous précipiter sur ces deux beaux livres tant qu’ils sont encore en vente libre. Ce n’est peut-être plus pour très
longtemps…
Références des ouvrages abordés :
L’ENCYCLOPÉDIE DU FANTASTIQUE par Jacques Baudou (Fetjaine – 192 pp. GdF. 24,90€)
NOS ANNÉES STRANGE par Sébastien Carletti et Jean-Marc Lainé (Flammarion – 176 pp. GdF. 25€)
LES SECRETS DE FANTÔMETTE par Georges Chaulet (Hachette Jeunesse – 252 pp. GdF. 25€)
GÉNÉRATIONS STAR WARS par Ryder Windham, Daniel Wallace et Pablo Hidalgo (Hors Collection – 320 pp. GdF. 32€)
DICTIONNAIRE DES SÉRIES TÉLÉVISÉES par Nils C. Ahl et Benjamin Fau (Philippe Rey – 1044 pp. GdF. 39€)
SÉRIES – UNE ADDICTION PLANÉTAIRE par Charlotte Blum (La Martinière – 300 pp. GdF. 35€)
INOUBLIABLES ANNÉES 60 par Gérard Guicheteau (Larousse – 128 pp. GdF. 29,90€)
LES ANNÉES PSYCHÉDÉLIQUES par Philippe Thieyre (Desinge & Hugo & Cie – 130 pp. GdF. 35€)
CULTURE ROCK – L’ENCYCLOPÉDIE par Denis Roulleau (Flammarion – 306 pp. GdF. 25€)
NEW WAVE VINYLS par Dominique Dupuis (Stéphane Bachès – 264 pp. GdF. 34,90€)
FRED – L’HISTOIRE D’UN CONTEUR ÉCLECTIQUE par Marie-Ange Guillaume (Dargaud – 224 pp. GdF. 29€)
LE PIRE DE HARA-KIRI Collectif (Hoëbeke – 190 pp. GdF. 30€)
HARA-KIRI JUSQU’À L’OS Collectif (Hoëbeke – 190 pp. GdF. 37€)