Quand il y aura des pommiers sur Mars

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Profitons qu'il ait été récompensé par le Prix Européen des Pays de la Loire cette année (ex-aequo avec Vincent Gessler pour Cygnis) pour son roman Tancrède, une uchronie pour mettre à l'honneur Ugo Bellagamba sur le blog Bifrost en décembre, en attendant la version numérique de son recueil La Cité du soleil. La nouvelle gratuite du mois sera donc une autre uchronie parue autrefois dans le magazine Khimaira, inspirée par une chanson russe, comme il s'en explique très bien dans la postface à cette nouvelle, écrite pour l'occasion. Embarquez à bord du Nikita Sergueïevitch, survolez à bord du dirigeable géant les plaines désertiques de Mars et visitez un avenir alternatif dans lequel la Russie aurait gagné la guerre froide et colonisé la planète rouge. Découvrez une Russie communiste toute-puissante que rien n'effraie sauf peut-être quelques terroristes capitalistes fous de Dieu... et américains.

Cette nouvelle d'Ugo Bellagamba est précédemment parue dans le magazine Khimaira. Elle vous a été proposée gratuitement en novembre 2010. Vous pouvez la retrouver au téléchargement sur notre plateforme e-Bélial'. Retrouvez chaque mois une nouvelle gratuite dans la rubrique Interstyles

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Postface

« Quand il y aura des pommiers sur Mars » est une uchronie légère dont j'ai eu l'idée en écoutant de la musique russe des années cinquante et soixante, et en réalisant à quel point elle était marquée par la thématique de la conquête spatiale. La chanson qui donne son titre à la nouvelle est disponible ici :

http://www.sovmusic.ru/m/yablmars.mp3

Je voulais explorer un monde dans lequel c'est l'URSS qui, en s'associant avec la Chine communiste, a gagné la course à l'espace et atteint la planète rouge (forcément). Bien sûr, le texte est plus drôlatique qu'ambitieux et les personnages sont volontairement caricaturaux (surtout les Américains). Quant à l'enfant-Ka, il fait écho, pour moi, aux fantasmes d'observation de l'humanité par les petits hommes verts, caractéristiques de la guerre froide, durant laquelle Mars servait de réceptacle métaphorique à tous les complots communistes d'abord imaginés par le maccarthysme. 

Une idée un peu subversive a aussi trotté dans ma tête pendant que j'écrivais ce texte : les Russes, malgré les dérives dramatiques du système soviétique, ont eu, me semble-t-il, une vision véritablement "humaniste" de l'espace. Il n'était pas question de mission automatisées, mais de cosmonautes prêts à affronter tous les dangers pour fouler un sol lointain. Il ne s'agissait pas d'envoyer des satellites de communication, mais de permettre à l'homme de s'affranchir de son berceau terrestre, selon le vœu de Constantin Tsiolkovski. Cette vision très romanesque a marqué la science-fiction russe. 

Mon modeste texte est un hommage sans prétention à cet imaginaire russe qui aurait pu avoir raison quant au futur cosmique de l'humanité. Et puis, j'ai eu la chance de faire un peu de russe, dans ma jeunesse, d'étudier les chansons de Vladimir Vissotski en particulier. La musique russe me touche et celle-ci, que vous pourrez écouter, est particulièrement émouvante, imprégnée d'une douce nostalgie, narrant la concrétisation d'un rêve fou. Elle fait du bien, je trouve. Surtout aujourd'hui. 

Ugo Bellagamba

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