Tel l'aventurier littéraire…

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bm-une2.jpgTel l’aventurier littéraire, Bob Morane a traversé les époques, avec un bonheur variable. Dans cette deuxième partie du dossier BM, partez à sa suite au fil des différents étapes de sa carrière livresque, de l’Âge d’or initial jusqu’à l’actuelle dédoublement, et rencontrez les ancêtres et contemporains du héros de Henri Vernes : Allan Quatermain, Fu Manchu, Harry Dickson et les autres…

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Après Henri Vernes et les éditions Marabout, intéressons-nous maintenant de plus près au personnage de Bob Morane, au travers d’un aperçu de la carrière littéraire du héros et des différents âges jalonnant ses soixante années de parcours. Sans oublier un coup d’œil sur ses prédécesseurs et contemporains littéraires, de Doc Savage à Harry Dickson.

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L’aventure littéraire

Au cours de ses six décennies d’existence et comme on a pu le voir dans l’épisode précédent, Bob Morane a vécu des aventures éditoriales tumultueuses par moments. Des péripéties qui ont exercé également une influence certaine sur la tonalité générale de la série. Les quelque deux cent trente Bob Morane parus jusqu'à présent ne forment pas un monolithe, placé sous le seul sceau de l’aventure, mais une mosaïque abordant différents genres littéraires et évoluant au fil des époques.

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(Bob Morane, c'est aussi une longue liste de titres qui, juxtaposés, forment un collage quasi dadaïste que n'aurait pas forcément renié Tristan Tzara. Une invitation rêvée à l'évasion pour les jeunes lecteurs.)

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1. L’Âge d’or (BM1-BM29 ; 1953-1958)

De La Vallée infernale aux Géants de la Taïga, les vingt-neuf premiers romans se caractérisent par un ton léger, des intrigues relativement simples, conçues sur le même schéma, et dévolues pour grande part à l’aventure, un peu à l’espionnage. Le cadre est essentiellement exotique (une seule aventure de cet Âge d’or moranien se déroule en Europe), et les compagnons du héros changent entre deux histoires. Néanmoins, on y croise régulièrement le sémillant professeur Aristide Clairembart ; quant à Bill Ballantine, futur meilleur ami de Morane, il est loin d’être toujours de la partie. Roman Orgonetz, dit l’Homme aux dents d’or, est le premier méchant récurrent.

Les romans de cet Âge font abondamment référence les uns aux autres, constituant ainsi un ensemble d’une grande cohérence. (Clins d’œil à Bernard Heuvelmans, plusieurs récits mettent en scène des cryptides.)

 

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2. Bascule (BM30/31, 1958)

Si les premières aventures se caractérisent par un paradigme (qui pourrait être exprimé ainsi : « C’est arrivé à Bob Morane mais le monde (le nôtre) n’en a rien su »), ça n’est plus le cas avec la trentième aventure, Les Dents du tigre, qui marque un changement de modèle  : la guerre mondiale narrée dans ce roman n’a jamais eu lieu dans notre monde. Mêlant les genres (fantastique lovecraftien, science-fiction, roman de guerre), Les Dents du tigre fait l’articulation entre l’âge d’or et l’âge classique de Bob Morane. À partir de ce roman-là, Bob Morane devient un héros atemporel, âgé pour toujours de trente-trois ans.

 

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3. L’Âge classique (BM30-89 ; 1958-1968)

Dans l’Âge classique, les intrigues se complexifient, ne relèvent plus seulement de l’aventure et l’espionnage, mais également de la science-fiction et du fantastique. Certaines histoires gagnent en ampleur et se déroulent même sur deux romans (Un parfum d’ylang-ylang/ Alias M.D.O., La Cité de l’Ombre jaune/Les Jardins de l’Ombre jaune). Si Bill Ballantine devient alors l’indispensable compagnon, Morane est également confronté à des ennemis plus forts que lui : la criminelle organisation SMOG dirigée d’une main de fer par la doucereuse Miss Ylang-Ylang, le docteur Xhatan aussi mystérieux que maléfique, et surtout le terrifiant Monsieur Ming, alias l’Ombre jaune – personnage qui deviendra la némésis de Morane. Il arrive de plus en plus souvent à l’aventurier de voler au secours de jolies jeunes femmes en détresse – mais la réciproque est vraie aussi. Future fidèle amie du héros, la pétillante Sophia Paramount fait sa première apparition dans cette période faste ( S.S.S.).

 

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4. L’Âge adulte (BM90-BM155 ; 1968-1982)

L’Âge adulte est schizophrène : cette période est par une alternance de novélisations (de la BD ou de la série TV) et de romans originaux. Coup de mou de la part de Vernes ? Probable, vu que l’auteur se consacre surtout au cycle du Temps, qui élève le combat de Morane contre l’Ombre jaune à un niveau littéralement cosmique. Onze des douze romans de ce cycle sont en effet parus à cette époque.

De nouveaux méchants débarquent : les Crapauds (Les Crapauds de la mort), répugnantes créatures aux origines incertaines (mais n’ayant que peu à voir avec le sympathique batracien terrien), et surtout le Tigre (Les Voleurs de mémoire), pathétique clochard qu’un savant fou transforme en criminel surpuissant. Sans oublier la Fatalité elle-même : c’est lors de cette phase littéraire qu’est publié le fameux cycle d’Ananké (nom signifiant fatalité en grec), cinq livres où Morane et ses amis sont propulsés dans un ensemble d’univers parallèles recelant de nombreux pièges.

Si les nombreuses novélisations n’ont pas réellement d’intérêt pour qui a lu les BD, la deuxième moitié de cet Âge littéraire voit le ton des romans évoluer – et en bien. L’écriture s’améliore, les intrigues se complexifient encore et sortent du cadre imposé, et le ton est moins boy-scout que par le passé. L’influence de collaborateurs d’Henri Vernes y est pour quelque chose. Morane, toujours trente-trois ans au compteur, passe à l’âge adulte. Pour le meilleur.

 

5. L’éclipse (1982-1988)

Faute aux avanies éditoriales d’Henri Vernes, Morane n’a plus aucune actualité littéraire pendant quelques années. Un autre héros, Don, sorte d’anti-Morane, accapare l’auteur pendant quelques années. On y reviendra un peu plus loin.

 

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6. L’Âge néoclassique (BM156-BM202 ; 1988-2006)

Après ses années d’absence, Morane effectue un retour en relative bonne forme, qui voit reparaître les vieux ennemis de notre héros, ainsi que de nouveaux méchants : les Cristaux (Les Berges du temps) et les Harkans (Le Portrait de la Walkyrie). L’Ombre jaune est en retrait, Miss Ylang-Ylang s’adoucit mais Orgonetz, l’Homme aux dents d’or, reprend du poil de la bête. Du côté des vieux compagnons de route, Sophia Paramount se fait également plus présente, tandis que le professeur Clairembart a droit à un léger retour en grâce. Aucun nouveau personnage ne parvient toutefois à s’imposer sur la durée.

Quant aux genres, ils varient : aventures classiques dans des destinations tout aussi classiques, un peu de science-fiction teintée de fantastique (ou l’inverse)… Néanmoins, si les romans remplissent dûment leur contrat, une certaine lassitude peut se faire jour : les aventures peinent à innover, et l’on éprouve souvent un sentiment de redite. L’ambitieux La Guerre du Pacifique n’aura pas lieu et le diptyque Santéria Drums/Demonia Maxima tentent de ramener les romans vers un ton plus adulte, mais l’initiative ne dure pas.

 

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7. Le Troisième Âge (BM203-BM229, 2006-2012)

Bob Morane ne vieillit pas. Henri Vernes, si. Et l’on peut se réjouir qu’il ait de nouveau fait appel à des collaborateurs. Les aventures de cette période récente alternent entre nouvelles pas toujours intéressantes et romans peinant parfois à convaincre.

 

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8. Dédoublement (BM230-… ; 2013-…)

Avec son héros qui ne vieillit pas, Bob Morane est une série virtuellement infinie… Le temps, lui, est néanmoins impitoyable. Alors, quel avenir pour l’aventurier ? Un avenir double et qui louche d’un côté vers le passé, vers l’Âge d’or.

Tandis que Christophe Corthouts, collaborateur d’Henri Vernes, poursuit en solo les aventures de Morane à notre époque, Gilles Devindilis avec les « Nouvelles Aventures » reboote l’univers moranien. À la lecture des aventures récentes, il est difficile de nier que l’aventurier a quelques difficultés à s’accommoder du XXIe siècle. Alors, pourquoi ne pas le renvoyer à son Âge d’or ? C’est le pari fait par Gilles Devindilis avec Duplication et ses suites. Renvoyé en 1953 dans un monde parallèle, tout redevient possible pour notre héros…

*

Bob Morane et compagnie

Et soudain surgi face au vent, le vrai héros de tous les temps ne sort cependant pas de nulle part. S’il est né à une période particulièrement creuse du roman populaire, dans l’après-guerre, il a été précédé de nombreux héros, issus eux aussi de cette littérature de masse, et dont Henri Vernes se réclame.

 

1. Quelques illustres prédécesseurs

bm-compagnie-quatermain1.jpga. Allan Quatermain

Créé par l’auteur anglais Henry Rider Haggard en 1885, Allan Quatermain vit des aventures dans une Afrique qui ne sera plus : une Afrique où les mots « terra incognita » ont encore un sens. À la différence de bon nombre de héros ultérieurs, sans âge, Alan Quatermain vit, vieillit… et meurt. De ses 18 ans jusqu’à son décès, H. Rider Haggard s’en fait le biographe dans une douzaine de romans et une poignée de nouvelles. De nombreuses adaptations cinématographiques ou télévisuelles suivent, la plus récente datant de 2004 (avec Patrick Swayze dans le rôle-titre). Sans oublier sa présence dans la Ligue des Gentlemen Extraordinaires d’Alan Moore.

Henri Vernes fera explorer un peu l'Afrique à son héros mais surtout une Amérique du Sud fantasmée.

bm-compagnie-fantomas.jpgb. Fantômas

Ignoble, insaisissable, increvable… et poursuivi par un Fandor infatigable. Le chantre du crime imaginé par Marcel Allain et Pierre Souvestre fait régner la terreur dans trente-deux aventures débridées (et publiées rien qu’entre 1911 et 1913 !), avant de disparaître. Ou non !!! Car Allain reprend seul l’écriture de la série après le décès de Souvestre, pour onze nouvelles aventures entre 1926 et 1963. Présent depuis ses débuts dans les salles obscures, il fait sa dernière apparition cinématographique dans les années 60, sous les traits de Jean Marais. Dans le genre, il préfigure le vilain moranien qu'est Monsieur Ming, alias l'Ombre jaune. Lequel tient aussi de :

bm-compagnie-fumanchu.jpgc. Fu Manchu

Le Péril jaune en personne, c’est lui. Imaginé par Sax Rohmer, ce machiavélique docteur aux ordres du Si-Fan tente de déstabiliser l’Occident, et en particulier fait trembler Londres. Néanmoins, Nayland Smith et le docteur Petrie (émules fades de Holmes et Watson) n’ont de cesse de lui mettre des bâtons dans les roues. Une quinzaine d’aventures sont parues entre 1913 et 1959, avant que le personnage ne soit repris par d’autres mains (certains auteurs le font croiser le chemin du détective de Baker Street).

(Quelques décennies plus tard, André Caroff, auteur estampillé Fleuve Noir, lui donnera une contrepartie féminine et japonaise, Miss Atomos. Décidée à venger Hiroshima et Nagasaki, elle n’aura de cesse de vouloir détruire les USA.)

bm-compagnie-harrydickson.jpgd. Harry Dickson

Le « Sherlock Holmes américain ». Si l’on veut, car il a tout d’un Anglais, sauf la nationalité. De fait, Harry Dickson est Harry Dickson parce que Sherlock Holmes était un nom déjà pris.

Habitant à Londres, doué d’une perspicacité exemplaire, et rendant de fiers services à la Couronne d’Angleterre, Harry Dickson serait un véritable clone du locataire du 221bis, Baker Street, n’eut été le talent de l'auteur de Malpertuis pour instiller une superbe atmosphère gothique dans ses histoires.

En effet : né dans un pulp allemand, ses aventures sont d’abord traduites du néerlandais en français par Jean Ray. Mais, dépité par leur médiocrité, Ray se décide bien vite à les réécrire, ne gardant du texte original que le titre et l’illustration de couverture. Cent quatre-vingt aventures sont parues entre 1929 et 1938, dont une bonne moitié due rien qu’à la plume de Ray. S’il n’a pas connu d’adaptation cinématographique, il a cependant eu les honneurs de deux bandes dessinées et d’une troisième, le pastiche Dick Hérisson.

bm-compagnie-jamesbond.jpge. James Bond

Of course . Est-il encore besoin de présenter l’espion le plus célèbre de toute la planète ? Douze romans, neuf nouvelles, sans compter les suites dues à d’autres plumes ; vingt-cinq adaptations sur grand écran… Un palmarès respectable pour cet agent secret.

Barbouze amateur, Morane est le cadet du héros de Ian Fleming de quelques mois seulement : Espions, faites vos jeux (alias Casino Royale) sort le 13 avril 1953 au Royaume-Uni, huit mois avant La Vallée infernale. Et Henri Vernes teintera ses aventures d’espionnage dès 1954.

 

2. Les Compagnons de l’aventure

En 1967, Bob Morane quitte la collection Marabout pour mieux intégrer Pocket Marabout. Là, le voilà rejoint par toute une galerie de héros.

bm-compagnie-docsavage.jpga. Doc Savage

Certains trouvent que Morane est un héros trop lisse, trop parfait ? Qu’ils attendent de rencontrer Doc Savage, l’Homme de bronze. À la tête d’une équipe de cinq acolytes aussi intelligents que costauds, Clark Savage Jr trouve le moyen d’être encore plus intelligent et costaud qu’eux. Un véritable surhomme ! Et, pour le coup, le prédécesseur de Superman en matière d’homme métallique et invulnérable.

Doc Savage est un héros imaginé dans les années 30 par Lester Dent qui, sous le pseudonyme collectif de Kenneth Robeson, va lui faire vivre quelque deux cents aventures, dont seule une cinquantaine ont été traduites en français.

Doc Savage a connu les honneurs d’une adaptation sur grand écran : Doc Savage arrive, de Michael Anderson (1975).

En fait, non, ce n’était pas un honneur.

bm-compagnie-dylanstark.jpgb. Dylan Stark

Écrites par un jeune Pierre Pelot, les aventures de Dylan Stark relèvent du plus pur western et prennent place à la toute fin de la Guerre de sécession. Soldat dans l’armée confédérée, métis, Dylan Stark est du genre rebelle, trait de caractère qui lui vaut d’être envoyé dans une mission suicide. Après la guerre civile, il poursuit son bonhomme de chemin, luttant contre toutes les injustices. Vingt-deux aventures sont parues entre 1967 et 1982.

bm-compagnie-nickjordan.jpgc. Nick Jordan

Nick Jordan est un espion, agent de la DST, qui effectue des missions aux quatre coins du monde. Là où les aventures de Morane relevaient d’un espionnage de pacotille, celles de Nick Jordan se veulent plus sérieuses.

Autre héros emblématique de Pocket Marabout, inventé par André Fernez, son ambition était de rivaliser avec Morane… Mission : impossible ? Effectivement. Quarante-et-une aventures ont été publiées entre 1959 et 1968.

d. Les autres Compagnons de l’aventure

Les autres Compagnons de l’aventure ont connu une carrière bien moins couronnée de succès que Bob Morane ou Doc Savage.

Né sous la plume de Jean-Paul Duvivier, Jo Gaillard est le capitaine d’un navire marchand, dont les aventures seront d’ailleurs adaptées sur petit écran (9 romans chez Marabout).

Créé par Jean-Pierre Max, Gil Terrail est un journaliste-aventurier (9 aventures), proche en cela de Bob Morane. Quant à l’espion Kim Carnot (série de Jacques Legray, 10 romans chez Marabout), il possède une spécialité inattendue : la philologie.

Enfin, les aventures Dan Dubble (un roman en Pocket Marabout, les autres en Poche 2000 chez le même éditeur), écrites par Red Port (pseudonyme de Georges Prévôt) tendent vers la science-fiction à papa.

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bm-compagnie-sylvie.jpge. Sylvie

Et les filles, alors ? Personnage d’aventurière imaginé par René Philippe, Sylvie est la contrepartie féminine de Bob Morane chez Marabout. Surfant sur le succès de son aîné, elle devient bientôt le fer de lance de la collection « Mademoiselle », destinée à attirer tout un public de filles vers l’oiseau échassier. De 1955 à 1975, Sylvie va vivre près d’une centaine d’aventures qui vont la mener aux quatre coins du globe

 

3. Don, l’anti-Bob Morane

Durant ses années d’absence, entre 1982 et 1988, Bob Morane a été supplanté par ce qu’on pourrait qualifier un double antithétique : Don.

John King, alias Don, est un individu solitaire, pourchassé par la Mafia et les forces de l’ordre. Grand gaillard (1m85, comme Bob Morane), aux yeux couleur de schiste (comme Bob Morane), nyctalope (comme Bob Morane)… Là s’arrête la comparaison : Don n’hésite pas à tuer et sait encore moins que Morane résister à une paire de jolis yeux… pour rendez-vous galants et plus si affinités.

bm-compagnie-don.jpgPour Don, Henri Vernes s’efface derrière un pseudonyme (pas pour la première fois), celui de Jacques Colombo. Danger, érotisme, violence, c’est ce qui caractérise cette série (onze volumes parus) qui pastiche SAS. La similarité entre les couvertures est frappante à ce titre. Mais là où Gérard de Villiers collait au plus près de l’actualité pour ses romans, Jacques Colombo n’hésite pas à plagier Henri Vernes. Quelques exemples :

Chromosome Y contient un méchant : Molok, individu d’origine asiatique, à la tête d’une organisation occulte désireuse de semer la terreur en Occident, accompagné de brutes droguées. Toute ressemblance avec Monsieur Ming et ses dacoïts serait-elle fortuite ? D’ailleurs, sir Archibald Baywatter, comissioner de Scotland Yard et ami de Bob Morane, est de la partie. Surnommé la Bête aux Six Doigts en raison de sa polydactylie, Molok apparaît dans la 217e aventure de Morane : La Bête aux six doigts – quand c’est au tour d’Henri Vernes de plagier Jacques Colombo…

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