Journal d'un homme des bois, 19 mars 2012

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« Je dispose donc de deux journées pour rattraper le retard accumulé aux cours de ces deux semaines helvético-stéphanoises – et anticiper celui qui va résulter des deux prochaines semaines burdigalo-bruxelloises. Ce qui, bien entendu, est juste impossible. Le jardin n’attend pas et, cette année encore, le mois de mars va passer en profits et pertes dans le grand registre de mes petites activités jardino-potagères. C’est ainsi. »

Je dispose donc de deux journées pour rattraper le retard accumulé aux cours de ces deux semaines helvético-stéphanoises – et anticiper celui qui va résulter des deux prochaines semaines burdigalo-bruxelloises. Ce qui, bien entendu, est juste impossible. Le jardin n’attend pas et, cette année encore, le mois de mars va passer en profits et pertes dans le grand registre de mes petites activités jardino-potagères. C’est ainsi. Mais rien de dramatique : je reste sur mes terres en avril et mai, période la plus importante quant à nos petits semis et plantations en pleine terre. Pas mal de bricolage en perspective : je dois également monter la pergola et la grande serre achetées à l’automne. Le plus urgent, ces jours, est de poursuivre l’abattage des grands noisetiers avant qu’ils ne se couvrent de feuilles – leur hauteur imposante (plus de huit mètres pour certains) et leur poids (certains troncs dépassent les quinze centimètres à un mètre au-dessus du sol) rend la tâche déjà difficile en soi. Il serait trop dangereux, seul, de manier la tronçonneuse à bout de bras et impossible alors d’orienter la chute pour minimiser les dégâts au sol. Je fais donc tout à la main avec une grande scie – après avoir ébranché au maximum à la grande cisaille et à l’ébrancheur. Cela reste fatiguant et un rien risqué, mais comment faire autrement ? Tout se passe bien et en fin de journée une dizaine de troncs s’entassent derrière le chalet. A mon retour, début avril, je débiterai les troncs en bûches et les mettrai à sécher, et je passerai au broyeur tout ce qui peut l’être – cette année, je vais tenter de faire venir des pommes de terre dans du BRF (bois raméal fragmenté) : si cela marche, j’obtiendrai des patates toutes proprettes (elles ne pousseront pas dans la terre mais dans du paillage), quasiment sans le moindre travail si ce n’est refaire le niveau de paillage au fur et à mesure du développement des plants (afin que les nouveaux tubercules restent à l’obscurité), avec un minimum d’eau (c’est de plus en plus un problème… et ça ne va pas s’arranger) et récoltables à la demande. Ma philosophie du jardinage repose sur cette idée force : intervenir le moins possible et laisser la nature se débrouiller toute seule. L’utilisation de BRF redonne à la terre ses forces vives. Affaire à suivre.

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